Unglaüblich ! II
On peut faire dire aux chiffres ce que l’on veut. J’en veux pour preuve le commentaire que j’avais laissé ici :
http://biologikpolitik.over-blog.com/article-277621-6.html
où j’annonçais des chiffres qu’évidemment l’auteur de ce blog
contestait rapidement là :
http://ct1si.canalblog.com/archives/2005/05/06/483804.html#comments
J’ai
donc préparé (je me suis fait aider) une nouvelle salve de chiffres,
prouvant que, malgré les chiffres qu’ils annoncent, l’affaire se
révélerait lucrative. J’allais les annoncer quand je me suis ravisé, en
me disant qu’étant donné le peu de renseignements dont je disposais, il
serait aisé d’en annoncer d’autres en riposte. A moins de connaître le
prix de vente envisagé, le tirage, le nombre de pages et la qualité de
l’ouvrage, le terrain est miné pour moi. Pour l’instant, nous (la
personne qui m’aide et moi) nous sommes tablés sur des hypothèses
réalistes pour ce type de livre. J’abandonne donc ce terrain, pour en
aborder un autre.
J’aborde donc le sujet de la motivation. Les initiateurs de ce projet tentent de faire croire qu’ils n’ont agi que par pur altruisme, par philanthropie. Je me pose alors la question de savoir pourquoi n’ont-ils pas créé une association 1901 plutôt qu’une SARL ?
Une SARL demande de la part de ceux qui la créent un apport d’argent. Habituellement, on appelle cela un investissement. Qui de nos jours investit encore dans l’espoir de ne pas faire d’argent ? Une estimation de la somme investie par chacun des créateurs est facile à faire, elle n’est pas négligeable. Je peine à croire qu’ils le font pour l’unique raison de « faire connaître des talents. »
« Faire connaître des talents » Cette antienne m’horripile. Sans être un puriste du journal intime en ligne, j’aimerais rappeler que s’il a changé de nom pour « blog » il n’a a priori pas changé de vocation. Le net a ouvert à chacun un espace d’expression personnel. Il a permis à tous de quitter le cadre étroit du journal intime sur papier pour leur offrir un public, tout en restant anonyme. La motivation de départ était et devrait rester l’intime. Je suis diariste et jamais il ne me viendrait à l’esprit d’écrire mon journal en ligne avec l’espoir de devenir un talent découvert (épargnez-moi le couplet « ça ne risque rien » là n’est pas mon propos) Je n’oublie pas non plus que s’écrire n’est pas la même chose qu’écrire pour les autres et que ce n’est pas parce que quelqu’un aura un blog plaisant qu’il sera capable de sortir de ce cadre. Je ne citerai qu’une bloggeuse, Maïa Mazaurette, dont le blog avait l’heur de plaire et qui s’est lancé dans la rédaction de livres insipides et ne dévoilant aucun talent. Pour être honnête, je n’appréciais déjà pas le blog de la coureuse.
Je me résume. Un diariste ne devrait pas écrire un journal dans l’espoir d’être découvert. Agissant ainsi, il pervertit le système en décrédibilisant l’ensemble des diaristes. Si la publication d’extrait de journaux est possible, elle ne devrait pas avoir pour motivation de faire découvrir des talents et cette publication ne devrait jamais avoir pour initiateur une société, à but lucratif mais une association, à but non-lucratif.
Le projet en question manque de transparence. J’aimerais connaître le tirage envisagé, ainsi que le prix de vente du livre. Si l’argent n’est pas le but véritable, il me semble qu’ils ne devraient pas être tus. Le comité de lecture est également une énigme. Je ne crois pas un seul instant aux « pressions » qu’il pourrait subir pour justifier son anonymat. J’hésite entre deux hypothèses. Soit le comité de lecture n’existe pas, les bloggers se chargeant de la lecture des textes, soit le comité de lecture est acoquinée avec les bloggers et feront partie des auteurs publiés. La logique de l’argent me fait pencher pour la première mais il pourrait s’agir d’un panachage des deux. Mon opinion n’est pas encore forgée.
J’en reviens un instant à la diffusion. J’imagine que la diffusion d’un livre et d’un CD ne sont pas très éloignées l’une de l’autre. Parlons de ce que je connais. Pour diffuser un CD, la FNAC offre des contrats avec deux options. Dans la première, le vendeur de fixe lui-même l’argent qu’il désire gagner sur chaque CD vendu et la FNAC se charge de fixer le prix de vente en conséquence. Dans la seconde, le vendeur fixe le prix de vente et la FNAC se charge de calculer le prix qu’il reversera au vendeur. Dans les deux cas, la marge de la FNAC est d’environ 30%.
J’admire beaucoup Nico, l’initiateur de ce projet, qui bosse 18h par jour dessus. Son altruisme ressemble à la mine.