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JAM
16 janvier 2005

Honte sur moi

Encore une fois, réveillé tôt. Trop tôt, je suis fatigué. Et la mélancolie est mon humeur de ce matin. Allez savoir pourqoi. Retour sur la soirée d'hier. Trop bu, beaucoup trop. Parce que j'ai toujours la conviction imbécile que l'alcool m'aidera, qu'il combattra ma timidité, qu'il me permettra d'être à l'aise en société. Belle aide que celle-là en vérité. Certes, ni gêne ni timidité. J'étais à l'aise, vraiment. Mais l'alcool ne se limite pas aux tâches que je lui imposais, il prend aussi le contrôle de la partie de mon crâne dédiée à la réflexion. Il a la main mise sur ma voix et s'en sert pour me faire tenir des propos que je n'aurais certainement pas tenus à jeûn.

Je ne sais pas si, comme on le dit souvent, les paroles dépassent parfois les pensées. Cela m'arrangerait. Hélas, je n'en suis pas certain. Je crois au contraire que chaque parole est pensée. Seuls peut-on accuser l'état dans lequel nous sommes quand cela arrive. L'ébriété, la colère, la peur et tant d'autres.

Le lendemain, ne reste que la honte. Et la question, mais qu'ai-je donc dit que je n'aurais pas dû dire ? Car ça, je ne me souviens pas. Je sais, c'est tout. Qu'il n'y ait aucune conséquence n'a que peu d'importance, la honte est là, bien présente. Le temps devra passer un peu pour que je m'en débarrasse.

Mais laissons de côté la honte, qu'elle ne m'empoisonne pas la vie plus que ça, elle disparaîtra bientôt de toute manière. Malgré mes débordements oraux, la soirée d'hier a été très agréable, tranquille. Pas envie d'en parler.

Même si je ne montre rien, j'écoute toujours ce que l'on me dit. Je ne réagis pas toujours immédiatement. Parfois parce que je n'ai aucune réponse, parfois parce que j'estime qu'un certain recul, un temps de réflexion sont nécessaires. Je garde alors en moi les mots, qui iront alimenter mes pensées. Ils tourneront dans ma tête, je me les redirai, je les assemblerai de multiples manières, afin de leur donner du sens. Quand ils auront du sens, enfin, j'aurai encore besoin de temps pour que je sache ce que ce sens signifie pour moi. La durée est aléatoire. Soit je saurai immédiatement ou presque, soit ce sens ne sera pas suffisant pour que j'en tire quelque substance. Dans ce cas là, je me serai enrichi de sens, je le conserverai précieusement, dans l'attente d'autres mots, que l'éclaireront sous un nouveau jour.

Peu à peu, la mélancolie me quitte. La fatigue reste. Envie de retourner au lit, de dormir. Je n'y arriverai pas, je suis condamné à porter ma fatigue sur les épaules pour le reste de la journée. Il est des fardeaux plus encombrants.

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