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JAM
13 décembre 2004

Le curé de Collioure a la langue trop pendue

A lire cet article de Libé (http://www.liberation.fr/page.php?Article=261171&AG), j'ai envie de citer l'expression que personnellement je ne trouve pas très belle mais qui s'impose : faut pas pousser mamie dans les orties. Ou alors, pour adapter au contexte du texte : faut pas taquiner le goupillon du curé. Deux remarques quand même : les curés ne sont pas infaillibles (pourtant, jusqu'à aujourd'hui, je le croyais) et je pensais les secrets de la confession bien gardés (je ne me confesse pas, mais ce n'est pas une raison ; mais l'article ne dit pas s'il avait trouvé ses sources dans les confession du monsieur qui fait cocu sa femme avec la marchande de fruits et légumes) Deuxième remarque, et toujours si le curé a trahi le secret d'une confession, je le trouve bien con le mari d'aller se confesser à celui qu'il persécute. Car quand même, il s'agit bien apparemment (la prudence reste de mise, il ne s'agit que d'un article de journal) de harcèlement. Le crapaud des grenouilles de bénitiers avait perdu son poste de leader, il ne l'a pas supporté, le crapaud remplaçant en a fait les frais (j'en profite pour me demander si le crapaud est bien le mâle de la grenouille, mais j'ai de gros doutes) Troisième remarque, je ne sais pas si le curé a bien choisi la meilleure solution pour se débarrasser de son ennemi, mais il a choisi en tout cas celle qui doit faire le plus de bien sur l'instant. Quoi de mieux qu'une bonne dénonciation publique pour atomiser quelqu'un ? Rien. L'erreur, c'est d'avoir porté son attaque sur un sujet autre que ce dont quoi il était question. Alors bien sûr, ce que dit le curé s'assimile un peu à : avant de remarquer la paille dans l'œil de ton voisin, regarde plutôt du côté de la poutre que tu as dans l'œil (citation inexacte) Comme s'il lui avouait : certes, je ne suis pas parfait mais toi, regarde-toi, qui cocufie ta femme et qui après vient me dire ce que je dois faire (ce ne sont que des hypothèses, l'article ne dit pas grand chose de la teneur du texte du curé)

 

Paragraphe nouveau. Même sujet. Le fond du problème, plus grave que l'amusante anecdote, est le harcèlement. Car il s'agit bien de ça à la base. Un homme pour des raisons qui n'appartiennent qu'à lui mais qui jamais ne seront justifiées, s'en prend à un autre et le pousse à bout. Six années. C'est énorme de subir des pressions pendant six années. Six années à se taire, à avaler tout ce que le tortionnaire fait subir en se demandant à chaque instant comment se sortir de l'impasse. Six années à rêver de solutions expéditives, d'expéditions punitives, de châtiments corporels, de potences, de gibets, et six années sans qu'aucun de ces rêves ne se réalise (encore une fois, il ne s'agit que d'hypothèses, ayant eu la chance de n'avoir jamais été confronté à du harcèlement) Six années à s'enfoncer dans le doute, dans la peur peut-être, à se demander à chaque instant si cela ne cessera jamais. Et il a craqué. Pas de la manière la plus heureuse bien sûr, puisque dans cette affaire, il perd sa paroisse, son intégrité en tant qu'homme de Dieu. Pas certain non plus qu'il n'ait éprouvé plus qu'un soulagement temporaire.

 

Venons-en maintenant à la « victime » du curé, le tortionnaire. Son entreprise de harcèlement n'était peut-être pas volontaire (on ne sait rien en fait dans cet article, il est nase) peut-être la perte de son pouvoir chez les grenouilles de bénitier lui a été insupportable et que constamment il a eu besoin d'en remontrer au curé, pour lui prouver qu'il avait été, à défaut d'être encore. Ceci n'excuse rien. Comme n'importe qui ou presque (il y a toujours des exceptions, ne cherchez pas, c'est une loi de la nature) je pourrais le blâmer d'avoir persécuté un être humain. Ouais ça, ça me gêne. Personne n'est autorisé à le faire, personne ne devrait être même capable de le faire. Pourtant, je sais bien que ce n'est pas le cas, que malgré les lois, malgré la conscience, le harcèlement est monnaie courante. Arme favorite des lâches qui n'osent affronter franchement ceux qu'ils poursuivent ou moyen facile d'acquérir de l'emprise et du pouvoir sur quelqu'un (je te brise et après, tu m'appartiendras) le harcèlement m'écœure (je suis quelqu'un de bien en fait, les choses mauvaises m'écœurent ; voyez-vous l'auréole qui plane au dessus de ma tête ?)

 

Quand même, ce que j'aime bien dans l'article, ce sont les témoignages amusés des bouffeurs de curés. Je les imagine accoudés au zinc à se gausser du corbeau en sifflant moult ballons de rouge et l'image me réjouit. Bon, le curé est évacué du circuit, l'évêché à arrondi les angles, le harceleur fait profil bas, Collioure peut se rendormir. Tout va bien.

 

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Commentaires
C
La grenouille et le crapaud sont deux sortes différentes de batraciens :)
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