Jai le réveil matinal ces jours-ci. Ce matin,
Jai le réveil matinal
ces jours-ci. Ce matin, cétait six heures. Je me demande vainement à quand
remonte ma dernière grasse matinée, cétait il y a longtemps, cest sûr. Il
faut que je me fasse une raison : je suis du matin. La nouvelle nest pas
tragique en soi, je ne fais que constater que je ne suis pas un noctambule et
que mon rythme de vie se calque sur celui des ploucs paysans (oui, ça
craint) Je me réveille en pleine forme de bon matin (il y a des exceptions, des
jours où le contact avec la réalité nest pas vraiment immédiat, jappelle ça
avoir la tête dans le cul mais lexpression nest pas de moi et est couramment
utilisée donc je ne vois vraiment pas pourquoi jen parle) prêt à démarrer une
nouvelle journée avec un entrain formidable (si jomets lheure et demie,
nécessaire à me préparer), heureux de profiter de la magie des levers de soleil
et de cette atmosphère si particulière de laube (lété, parce que lhiver il
fait nuit, le soleil ne se lève pas et ça fait chier dêtre debout quand tout
le monde dort encore) Je me suis demandé si je ne devais pas acheter une vache
ou deux, histoire davoir quelque activité liée au réveil matinal. Puis, je me
dis que jhabite un appartement et quil ne serait guère pratique dhéberger
des bovins chez moi.
Petite soirée tranquille avec un pote, Ladislas (toujours aussi dur de trouver
des pseudos) à boire de leau (dur) et à tchatcher. Ladislas, je le connais
grâce à la musique, qui fait des miracles pour se faire se rencontrer des gens
dhorizons divers et très différents (un peu comme internet) Jamais nos routes
nauraient dû se croiser, en temps normal je laurais snobé du haut de peu
destime que jai pour les djeuns (il doit avoir vingt-trois ou vingt-quatre
ans) Je sais que jai tort de penser ainsi, que tous les djeuns ne sont pas
aussi superficiels et inintéressants que mes a priori veulent bien me le
laisser croire, jen ai déjà eu la preuve sur internet par exemple. Les idées
fausse ont la peau dure et il nest pas si facile den changer. Bref, je
mentends bien avec L. et ça me fait plaisir de le voir (quand il oublie les
cordes pour se pendre et toutes ses idées noires) Je suis content également de
ne pas avoir craqué, de ne pas avoir abuser de la situation pour boire. Non, je
suis resté sérieux jusquau bout, avalant verre deau sur verre deau, jusquà
ce que vessie soit pleine.
Entre « Amicalement Votre », « Caméra Café » ou « lIle de la tentation » la
télévision est en train de me rattraper. Jai même racheté un magazine télé, ce
qui ne métait pas arrivé depuis bien longtemps. Je me demande si je ne vais
pas retomber dans une crise de téléphagie aigu. Ca ne serait pas un drame bien
sûr mais je ne sais pas si je trouverais le courage un jour de bannir tout
poste de télévision de chez moi. Je nen suis pas loin, je le sais, mais il me
manque toujours cette petite pointe de volonté pour passer à lacte. Dun autre
côté, je me dis que jaurais lair malin ensuite, avec un magnétoscope et un
lecteur DivX inutiles. En fait, il faudrait que je trouve un récepteur (je ne
sais pas si ça existe) destiné à mes seuls lecteurs sans possibilité daccès
aux chaînes hertziennes. Il faudrait aussi que jarrête de me poser des
questions stupides, ça me reposerait.
Le livre que je lis (ça commence mal comme phrase) « les racines du mal » de Maurice
G. Dantec est très bien et je le recommande à tous ceux qui aiment les
polars, légèrement futuristes. Lhistoire part dans tous les sens et parle dun
tueur en série, persuadé que la terre est administrée par les nazis, chapeautés
par des aliens qui auraient envahi la terre, qui ne se nourrit que de jus de
chats et de chiens passés au mixer ou de cocktail de coca et sang humain, puis
de profilers analysant lesprit humain avec des neuromatrices (espèces
dordinateurs neuronaux) très développées (doù le côté futuriste), de tueurs
en série à nouveau participant à des jeux de rôles dont le but est la torture,
la mutilation et le meurtre, visant à une « solution finale » lors du passage
du nouveau millénaire. Cest complètement barré, ça part dans tous les sens
mais cest bien écrit et très documenté. Pour faire bien, je vais citer un
passage, prit au hasard, parce que ça fait toujours bien de citer des passages de
livre. Jéviterai la cinquième phrase de la page vingt-trois pour ne pas tomber
dans un trip joueb. En fait, je men fiche mais la cinquième phrase de la page
vingt-trois na aucun intérêt. La preuve : « Cétait sa mère qui lui parlait
dans lécouteur. Sa mère qui était morte depuis près de trois ans maintenant. »
Elle ne vaut pas le coup. Un autre extrait donc : « La machination nazie
samplifiait encore dun cran, resserrant son étau, comme lavait promis
lofficier gestapiste à la radio, la veille. On pouvait aisément sassurer de
la collaboration des populations locales avec de telles abominations. On ne se
contentait plus de faire passer ses assassinats dAliens, en état de légitime
défense, pour les crimes dun fou commis à lencontre de vrais humains, on
osait inventer de toutes pièces un tel mensonge scabreux. Seigneur, on
nessayait même plus de lui implanter de faux souvenirs ayant trait aux divers
attentats dont il était lobjet, une simple farce, un grossier théâtre
suffisaient. Une illusion obscène digne des esprits pervers de la Gestapo et de
létat major alien, plus le mensonge est gros, plus il a de chances de passer,
qui prouvait encore une fois lorigine de la vaste conspiration qui sétait
emparée du monde. Nul doute en effet que la Gestapo sétait servie de
véritables victimes, ce nétait certes pas ce quil lui manquait. Des victimes
de séances de torture préalables ou tout simplement désignées exprès pour la «
mise en scène » comme à la frontière polonaise en septembre 39. Les nazis étaient
coutumiers de la méthode. Nul doute, non, vraiment aucun doute pour que les
filles aient réellement subi ce quen racontaient les médias. »
Cest là que je me dis que choisir un extrait dans un bouquin est une tâche
difficile et que je suis incapable de la remplir. Celui que jai choisi est nul
mais maintenant que je lai recopié, je ne vais pas leffacer. Bon, je vais me
contenter de dire que cest vraiment un bouquin à connaître et ça suffira bien.