1526 : pas content

Non, pas content du tout. Je n'aime pas ce que j'ai écrit ce matin. J'ai l'impression de ne pas y être arrivé, d'avoir eu l'intention, l'envie, mais que les mots ne soient pas sortis comme ils auraient dû, comme j'aurais voulu qu'ils sortent. La faute en incombe certainement au temps que je n'ai pas eu en quantité suffisante parce que je ne peux décemment pas me l'imputer. Peut et doit mieux faire.

Ce matin, première journée de travail de la semaine. J'arrive parmi les premiers comme d'habitude et un collègue se précipite vers moi pour que je l'accompagne voir la proviseure car le chauffage n'a toujours pas été mis en route, sauf à l'administration, ben tiens. Il en deviendrait presque révolutionnaire, parlant de boycott des cours, de fermeté, de solidarité... Je trouve que la température est supportable mais comme je suis bonne pâte, je l'accompagne. Le temps pour nous de dire que nous venons pour le chauffage et pour elle de répondre que c'est prévu pour ce matin et la révolution tourne court. Du coup, tout le monde va bosser (cela dit, même si nous n'avions pas eu gain de cause, tout le monde serait allé bosser car seul mon collègue se les gelait)

La matinée passe relativement vite, à peine entrecoupée par une récréation au cours de laquelle comme à chaque récréation j'ai presque couru pour fumer une cigarette sur la rue, en compagnie des élèves (trop la joie) puis de courir encore en espérant qu'il reste encore du café. C'est le cas et j'en suis fort aise. Je discute un peu de la grève de demain en interrogeant les uns et les autres pour savoir qui la ferait. Comme d'habitude, nous ne serons guère nombreux et encore moins pour aller manifester. Comme d'habitude ça me gonfle.

Fin de la matinée, plutôt que d'aller à la cantine, je préfère m'en aller pour faire des courses. Cela fait plus d'une semaine que je les remets au lendemain et j'en ai un peu marre de commander tous les soirs quelque chose à me mettre sous la dent. Je me rends à contrecoeur à Carrouf (c'est sur ma route) et achète n'importe quoi parce que je ne fais jamais de liste. Au moins, mon réfrigérateur sera-t-il un peu rempli. Carrouf est de plus en plus cher et je vois le jour venir où il sera au-dessus de mes moyens. Ce jour, j'aimerais peut-être enfin y aller.

Revenu chez moi, je me pose comme une bouse devant mon ordinateur. Pas envie de répondre au courrier Mytik, ça me gave. Je lis tout le journal de C en retard, à toute allure. Je lis dans l'ordre chronoligique parce que c'est l'ordre le plus cohérent pour lire un journal et que j'aime bien la cohérence. Pas le temps de rentrer dans le détail, je veux savoir la suite immédiatement. Je reste dessus presque trois heures. Ca peut paraître beaucoup mais ce n'est rien par rapport au temps qu'elle a mis pour l'écrire. J'aurais bien aimé trouvé une analogie ou une image pour illustrer le décalage entre le temps passé à écrire et le temps passé à lire mais je n'en trouve pas alors je m'abstiens.

Je passe ensuite à ma page facebook. Après m'être fait jeté une fois pour abus de demande d'amis (j'étais en compétition avec un pote pour être celui qui avait le plus d'amis) j'ai récemment réouvert un compte. Je sais bien que la mode est à détester facebook et à supprimer son compte mais moi j'aime bien. Et comme j'aime bien, je passe du temps dessus. Du temps perdu d'accord mais agréablement.

Puis, je me suis dis que je n'étais pas content de mon entrée de ce matin alors j'ai décidé d'écrire pour la seconde fois de la journée.