30 novembre 2007
1498 : sécurité, santé et liberté
Grand amateur de séries télévisées, c'est dans un épisode des 4400 que j'ai trouvé cette superbe citation attribuée à Benjamin Franklin : « Quiconque sacrifie sa liberté pour plus de sécurité ne mérite ni l’un ni l’autre et n’aura aucune des deux. »
Une petite recherche sur la toile m’indique qu’en réalité, la citation serait plutôt à attribuer à Thomas Jefferson : « Si tu es prêt à sacrifier un peu de liberté pour te sentir en sécurité, tu ne mérites ni l'une ni l'autre. »
Que ce soit l’un ou l’autre, je m’en fiche. L’important à mes yeux, c’est que je la trouve admirable et chacun devrait l’avoir en tête à une époque où le délire sécuritaire tient la dragée haute. Ainsi aurions-nous évité toutes ces mesures contraignantes destinées à notre soi disant sécurité, du genre caméras de surveillance et que l’on nous impose pour être mieux contrôlés. Eh oui, notre liberté est peu à peu grignotée et nous l’acceptons avec le sourire et nous accueillons ces mesures à bras ouverts. Pour un peu, nous tuerions le veau gras. Ce qui me fait peur, c’est que nous finissons par nous y habituer. Nous n’y pensons même plus tant elles font partie de notre quotidien.
Ce qui va pour la sécurité est valable pour la santé. Quand je songe à toutes les mesures « pour notre bien » mon poil se hérisse. La loi (ou le décret, je n’en sais rien) qui interdit les distributeurs de nourritures sucrées et de sodas dans les établissements scolaires : désormais, les élèves prévoient et amènent avec eux des bouteilles entières de soda et des paquets entiers de sucreries. La mesure démagogique et surtout stupide d’interdire de fumer dans les lieux publics : les élèves sortent fumer. Ils s’agglutinent sur les trottoirs (avec souvent des risques quand la place manque et que le trafic automobile est important) devant les grilles, faisant profiter tous ceux qui passent, y compris les non-fumeurs, de leur fumée (alors qu’avant ils fumaient au milieu de la cour en ne gênant personne) Pour les profs, ce n’est pas mieux : obligés de fumer dehors, avec les élèves (bonjour l’exemple que nous donnons) de nous presser pour avoir le temps de boire un café, il devient impossible de nous délasser un peu (il faut se dépêcher pour avoir le temps de tout faire) Cette même mesure dans les troquets ? Une imbécillité ou le plus sûr moyen d’obtenir que les gens restent chez eux. Ce n’est pas bon pour le lien social mais ça, on s’en fout car comme on dit : tant qu’on a la santé !
Certains objecteront que cette mesure fonctionne dans d’autres pays. C’est vrai sans doute, mais la culture (ou la météo) est différente. Ainsi en Italie, il fait souvent plus chaud qu’en France et rester dehors est moins contraignant. En Angleterre, ce n’est pas le cas mais la culture est différente : les gens ne reçoivent guère chez eux, ils ont l’habitude de se retrouver au pub. Ils ont conservé leurs habitudes et sont prêt à braver le froid et la pluie, stoïquement. En France, nous n’aurons pas la même force. Nous resterons chez nous, recevrons (si nous recevons encore) chez nous mais déserterons les bars, les discothèques… Le tissu social déjà pas mal affaibli va en prendre un sacré coup. Mais ça on s’en fout, on aura la santé.
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