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JAM
4 septembre 2007

1492 : je marche vers la lumière

Et voilà, c’est reparti pour une nouvelle année où je vais m’amuser, pleurer, rire, où il y aura des méchants et des gentils. Ce n’est pas le pays de Candy mais pas loin. Pour mes collègues et moi, elle s’annonce des plus moroses puisque si une lueur éclaire notre avenir, c’est celle de la porte de sortie, qui nous est promise à court terme, sauf miracle. Pour lors, nos conversations favorites tournent autour de la reconversion professionnelle. Pour ma part, je ne brille pas sur le sujet car je n’ai pas la moindre idée de ce que je pourrais faire d’autre et surtout, je n’ai pas envie de faire autre chose. Je crois que finalement, je préfère me lancer dans la loterie des mutations, au risque non négligeable de me retrouver dans une académie détestable que de prendre celui encore plus grand de changer de métier. Nous n’en sommes pas encore là mais les indicateurs sont dans le rouge et nous sommes bien obligés d’envisager le pire. Le côté écoeurant de l’affaire, c’est le paradoxe entre enseigner dans une filière réellement porteuse d’emploi et ne pas réussir à trouver d’élèves. Les effectifs sont exsangues. Selon nous, la faute en incombe à la mauvaise image de la filière (voire l’absence d’image) et à des décisions politiques : la volonté d’abandonner cet enseignement au privé n’est pas clairement exprimée mais les faits nous prouvent qu’elle existe bel et bien. Autant dire qu’hier l’euphorie n’était pas au rendez-vous. Dans la colonne des plus, je note toutefois le fait de retrouver les anciens collègues (pas tous) de découvrir les nouveaux. Je crois que c’est à peu près tout. Dans la colonne des moins, en plus de ce que j’ai déjà mentionné dans les paragraphes précédents, j’ajoute mon emploi du temps, éloigné de celui que j’espérais et l’ennui profond que suscite la journée de pré rentrée, que je qualifierai d’inutile. Elle aurait pu se limiter au pot d’accueil et à la distribution des emplois du temps. Mais non, il a fallu subir moult discours insipides et faire acte de présence quelques heures sans rien avoir à faire du tout sinon fumer des clopes et boire du café. Passons. J’ai quand même retenu quelques bribes du discours politique actuel concernant l’école et j’avoue que ça fait peur. Si je résume ce que j’ai compris (ce n’est pas certain car je n’ai vraiment pas été très attentif) l’école n’existe plus : l’entreprise l’a remplacée. Ainsi, le vocabulaire désormais utilisé puise largement dans celui de cette dernière. Et d’y aller à coup d’indicateurs de performance… Et de fonctionner à coup de projets. C’est le nouveau dada ça, les projets. Il faut en proposer, en monter, s’impliquer. Et avec le sourire encore. Gracieusement évidemment. A condition qu’ils aboutissent nous pourrons au mieux espérer une petite tape sur la tête, à la Benny Hill. Trois quarts d’heure de discours et pas un mot sur l’enseignement… Si ce n’est pour annoncer les résultats aux examens (performance, performance) Sinon, les effectifs de la vie scolaire ont fondu comme neige au soleil et du coup celle-ci, d’après ce que j’ai entendu ne peuvent plus accueillir les élèves (de toute manière, la réalité de l’existence d’une permanence a du plomb dans l’aile) Les pions (vous me pardonnerez l’affront de cet abus de langage) sont bien trop occupés à remplir des tableaux de statistiques pour surveiller les élèves. Les CPE se targuent désormais de pédagogie, au détriment de tout le reste. Je résumerai donc leur position actuelle ainsi : « Que les profs gardent leurs élèves, nous ne voulons pas en entendre parler. » Joie ! Vous comprendrez donc que j’aborde cette année avec le cœur léger et rempli de joie, que je marche sur des nuages avec la volonté implacable de me lancer à corps perdu dans le dur mais exaltant labeur qui est le mien.
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Commentaires
M
Evelyne> Merci !<br /> <br /> Mot à mot> Même pas de pot ? Mais c'est une honte !
M
Nous aussi on a eu des heures de discours sans qu'il ne soit jamais question de pédagogie. Et après, même pas de pot!
E
bon courage
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