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JAM
4 avril 2006

Les méfaits de la pleine lune

Ils se sont passés le mot ou quoi ? Alors que d’habitude mon journal est un havre de tranquillité, voilà qu’hier il est attaqué par des commentaires désobligeants. Hier également, le site du groupe dans lequel je joue est attaqué lui aussi, par des commentaires fielleux. Différents des premiers certes, car d’une part les commentaires ne sont pas anonymes et d’autre part, certaines critiques sont fondées. Momo - « Très instructif cet extrait de vie, la vision du français moyen, prof qui plus est, qui doit comme beaucoup n'en doutons pas encourager ses élèves à aller manifester pour des raisons que beaucoup ignorent d'ailleurs. Tant qu'il y aura des gens comme ça dans l'éducation nationale, on ne sera pas sorti de l'auberge. Quant à la reprise en main du CPE, peut être aurait tu voulu qu'elle soit confiée à tes amis Hollande &co,les rois de l'immobilisme et de la démagogie... Le problème c'est qu'ils n'ont rien à proposer et qu'à l'entente du mot réforme, ils fuient car ça risquerait de froisser leur électorat (qui chute lui aussi) » Paul - « Il serait temps que vous alliez bosser ! Manu en temps que prof, tu devrais montrer l'exemple. C'est interessant de lire Zola je suis tout à fait d'accord avec toi, mais lis aussi les rapports économiques de l'Etat Français ca te ferait pas de mal ! Tu te sens pas frustré d'être toujours négatif, de manifester comme un blaireau au lieu d'aller donner cours à tes étudiants. Quand on voit que tu es fatigué en te levant à 8h30, on comprend bien pourquoi t'as du mal à comprendre le monde actuel. Réveille toi et met toi un coup pied au derrière, ca te ferait pas de mal feignasse ! » Pierre-Yves - « Non mais hallucinant ce blog!!!!! Ca fait peur de voir qu'un personnage comme toi puisse enseigner. On connait bien l'état d'esprit des profs mais là on atteint le summum. Faut pas s'étonner de voir un troupeau de moutons dans la rue quand ils voient l'exemple que leur donne le corps enseignant. Je ne sais pas ce que tu enseignes mais je plains tes élèves en tout cas. Quand on voit tes préoccupations, on a bien cerné le personnage... Quand on voit que tu espères que la grève sera suivie, c'est assez lamentable, tu ferais mieux d'aller donner tes cours, là tu pourrais au moins te sentir utile à quelque chose. Pas étonnant que notre pays dégringole quand on voit un état d'esprit comme le tien (malheureusement partagé par beaucoup)mais ça le jour où vous vous en rendrez compte, ça sera trop tard, les bosseurs qui paient actuellement vos conneries seront bien loin et vous resterez ensemble à vous lamenter sur votre sort et surtout vous plaindre car c'est ce que vous faites le mieux. » Je remarque plusieurs choses. D’abord, que la volonté de provocation est évidente. Que ce soit la même ou plusieurs personnes qui ont rédigé ces commentaires, ils recherchent une réaction de ma part et si j’en crois le ton employé, une réaction de préférence violente. A la haine, il(s) désirerai(en)t que je réponde par la haine. C’est raté. Ensuite, je ne sais pas si c’est fait exprès, mais j’ai l’impression de lire un recueil de poncifs et de lieux communs. Le premier se résume ainsi : « les profs, c’est tous des gauchistes ». Pour le deuxième, l’idée générale relève de « les profs c’est tous des fainéants jamais contents » mais l’attaque est plus personnelle. Je sens pointer un certain dépit, tout comme celui qui l’avait rédigé avait conservé cette idée fort répandue parmi les élèves que le prof est rangé dans un placard chaque soir et chaque week-end et qu’il n’est sorti que pour faire cours aux élèves. Oui, c’est cela ! Paul découvre que les profs sont des êtres humains à part entière, qu’ils ont une vie en dehors des cours et qu’ils ne sont pas les êtres parfaits qu’il s’imaginait qu’ils étaient. La confrontation avec la réalité est sévère, je comprends sa rancœur. Le troisième monte le ton d’un cran encore. Pierre-Yves atteint des sommets. Il connaît par cœur les fausses idées répandues qui courent encore : « Les profs, c’est tous des gauchistes fainéants qui formatent les élèves et les entraînent, pauvres moutons, sur la route du vice » Mais Pierre-Yves n’assume pas trop, aussi utilise-t-il énormément le « on », dont la définition est, faut-il que je le rappelle encore : « on : qualifie d’imbécile celui qui l’emploie » Je ne sais pas si Pierre-Yves est un imbécile, mais il n’est pas très courageux. Il donne l’impression par son utilisation abusive du « on » de se faire porte-parole d’un groupe, d’une majorité peut-être, de mécontents énervés. Des phrases comme « Quand on voit tes préoccupations, on a bien cerné le personnage » Mes préoccupations quelles sont elles ? le sexe, le travail, la bouffe, la fête, la politique… Qui n’a pas ce genre de préoccupations ? Je devrais, parce que je suis prof, ne m’intéresser qu’à mon travail et mes élèves ? Non, désolé, le métier d’enseignant n’est pas un sacerdoce, je n’ai prononcé aucun vœu d’aucune sorte. « Quand on voit que tu espères que la grève sera suivie, c'est assez lamentable… » Pourquoi ? Depuis quand se réjouir qu’un mouvement populaire justifié soit une réussite est-il lamentable ? Je me réjouis également que des jeunes se prennent en main, aient des idées, un intérêt collectif et pas individuel et le font savoir. Oui, je me réjouis et plutôt deux fois qu’une. « Pas étonnant que notre pays dégringole quand on voit un état d'esprit comme le tien » : c’est me donner trop d’importance, vraiment ! Mais Pierre-Yves me flatte en m’imputant la dégringolade de la France. Je ne savais pas disposer d’autant de pouvoir ! Quant à la fin du commentaire, elle est tellement ridicule, que je renonce à la commenter (« les bosseurs qui paient vos conneries », j’en rigole encore) Merci à Momo, Paul et Pierre-Yves de m’avoir fait passer de bons moments. La lecture s’est révélée être un moment de pure délectation pour moi. Rédiger les réponses a été très plaisant. Merci, merci encore ! Revenez quand vous voulez ! L’autre vague d’attaque ne relève pas du même genre. Il concerne un texte que j’avais écrit il y a quelques jours, dans lequel je critiquais, avec juste un peu de virulence, une association. J’avais envie de le faire depuis longtemps et un événement particulier m’y avait décidé. Sauf que je me suis planté dans les grandes largeurs, c'est-à-dire que cet événement était erroné. Quand je m’en suis aperçu, j’ai retiré le texte bien sûr mais, seconde erreur de ma part, sans m’excuser, car la diffusion du texte est très confidentielle, se limitant aux membres du groupe et de quelques très rares personnes qui en réalité n’ont rien à faire de cette association, puisqu’elles habitent très loin de Troudecul. Or, en arrivant hier, je m’aperçois que deux personnes attaquaient violemment mon texte. Un peu surpris tout de même, puisque j’avais retiré le texte. M’était reproché l’erreur, normal. Mais ensuite, les commentaires se lançaient dans une liste de reproches tous plus infondés les uns que les autres, des accusations sans fondement, des rancoeurs qui traînaient depuis longtemps et qui s’exprimaient enfin, ayant trouvé un prétexte de le faire. Ne pouvant me défendre sur l’erreur commise, j’étais fautif, je l’ai reconnue et me suis excusé (logique) tout en réaffirmant que j’assumais tous les autres griefs que j’avais contre l’association (association très puissante à Troudecul) Je verrai bien quelle sera la réaction, car mes adversaires m’ont déjà promis de copier coller mon texte à cette dernière. Je n’ai aucune inquiétude à ce propos, les reproches sont justifiés. Quant aux autres attaques, plus personnelles (elles concernent le groupe) elles ont été faciles, très faciles à démonter. Le plus amusant, c’est qu’elles nous accusaient d’agissements que nous n’avions pas eu, tandis que je pouvais l’accuser lui, de ces agissements dans le passé. En gros, il accusait le groupe de spoliation des droits sur des chansons, ce que nous n’avons pas fait, tandis que lui s’était rendu coupable de la chose en m’ « empruntant » des morceaux pour un CD sans que mon nom ne soit cité et bien sûr sans rien toucher, malgré les promesses. Si je n’ai pas une bonne mémoire, il y a des choses qui ne s’oublient pas facilement, il aurait dû s’en souvenir avant de lancer ce type d’attaques. Enfin bref, j’ai passé du temps à rédiger mes réponses (en laissant un droit de réponse, évidemment) mais l’exercice n’est pas déplaisant du tout. Alors merci encore. Curieux quand même qu’il ne se passe rien pendant des mois et que tout d’un coup, des attaques venant d’horizons différents ne déferlent au même moment. A croire qu’ils se donnent le mot.
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Commentaires
R
Quelle zénitude pour répondre aussi posément... Moi aussi, comme Lili, ces gens là ont l'art de me faire sortir de mes gonds pour devenir aussi conne qu'eux... mais en fait, c'est toi qui as raison.<br /> A mon avis, c'est l'printemps qui les travaille, et comme ce sont des frustrés... ils se défoulent comme ils peuvent... Bah, on aurait presqu'envie de les plaindre, tiens... passée la première minute d'agagement...<br /> En tous cas, ne change rien !
M
J'ai trouvé le nom de l'auteur (merci google)<br /> <br /> Il est "connu" pour être co-scénariste de deux feuilletons de l'été sur TF1. Il est également scénariste de la série "Plus belle la vie" sur France 3. Pas vraiment de quoi lui donner une légitimité pour parler des profs. Son texte "littéraire" ne délivre rien d'autre qu'une opinion parmi tant d'autres, véhiculant des clichés éculés.
M
Je voudrais joindre à ce commentaire ce petit bijou de la poésie que j'ai trouvé sur le net, alors que je faisais une recherche sur son auteur, dont je savais qu'il venait de monter une maison d'édition à Paris. Le titre donne un indice mais je n'en dirai pas plus vu tout le mépris que m'inspire ce texte, tout de même paru dans une revue littéraire. Quant on pense que ces gens là nous confient leurs enfants! <br /> <br /> <br /> <br /> Ami prof,<br /> Tu as une mission difficile,<br /> Mais essentielle,<br /> Tu apportes la culture,<br /> Notre culture,<br /> Au cœur des banlieues déshéritées,<br /> Tu enseignes,<br /> Tu éduques,<br /> Tu es l'ultime rempart<br /> Quand tout a cédé,<br /> Dis-tu,<br /> Ami prof.<br /> Tu distribues des notes surtout,<br /> Bonnes ou mauvaises.<br /> Tu es,<br /> Tu tries,<br /> Tu choisis :<br /> Un tel sera utile à notre monde,<br /> Cadre clairvoyant,<br /> Employé dévoué,<br /> Ouvrier habile.<br /> Tel autre, non,<br /> Zéro,<br /> Impossible !<br /> Heureusement, il reste le deal<br /> Ou le R.M.I..<br /> Ami prof,<br /> Grâce à toi, tous savent<br /> Que l'argent que je gagne<br /> (Beaucoup d'argent,<br /> Bien plus que tu n'en auras jamais)<br /> Est mérité,<br /> Puisque j'ai été un élève appliqué,<br /> Brillant même.<br /> Ainsi nul ne squatte<br /> Mon triplex dans le onzième,<br /> Ou ma bastide pyrénéenne.<br /> Au pire, la violence<br /> Que tu leur instilles jour après jour<br /> - Vous êtes nuls, sortez ! -,<br /> Tes élèves la retournent contre eux<br /> Ou contre leurs proches,<br /> Flot de voitures incendiées.<br /> Ami prof,<br /> Tu es amer,<br /> Tu t'estimes méprisé,<br /> Alors que c'est sur toi,<br /> Sur ton labeur acharné,<br /> Petite fourmi consciencieuse,<br /> Que l'ordre social<br /> Repose.<br /> Sans toi,<br /> Est-ce que les pauvres accepteraient<br /> D'être pauvres ?<br /> Et pourtant, personne ne t'en remercie,<br /> Même pas moi.<br /> Ami prof,<br /> Que veux-tu,<br /> Depuis que le monde est monde,<br /> Les nantis n'ont guère de sympathie<br /> Pour leurs matons et leurs flics.<br /> Ton courage,<br /> Ta cruauté,<br /> Ta veulerie<br /> Ne sont pas récompensés.<br /> Mais je le sais, ami prof,<br /> Notre ingratitude<br /> Ne t'empêchera pas de poursuivre ta tâche<br /> Avec compétence et détermination.<br /> Car entre nous, ami prof,<br /> Si tu fais ce que tu fais,<br /> C'est que tu aimes ça.<br /> Alors cesse de gémir,<br /> Sur tes conditions de travail déplorables<br /> Et ton salaire insuffisant.<br /> Tu jouis, ami prof,<br /> Tu es payé. <br /> <br /> O. S
M
Etrange que des gans qui semblent haïr à ce point les profs aient besoin de lire leurs blogs et d'y laisser des lessages emplis de haine. M'est avis qu'ils sont jaloux, qu'ils ont souffert à l'école peut-être, ce qui serait de loin la meilleure des petites circonstances aténuantes que l'on pourrait leur trouver, même si je ne leur en trouve aucune.
M
Armoni> Merci mais quand même, ne crie pas sur tous les toits que j'ai des défauts. Des fois qu'il y en ait encore qui croient le contraire...<br /> <br /> Lili> Je suis à la fois très fier d'avoir autant de pouvoir, ce que je ne soupçonnais pas et très honte, de voir ce que j'en fais. La déroute de la France, c'est moi. Pas facile à assumer.<br /> <br /> Ma Zette> héhé, toujours aussi ingénue ma Zette. Ben oui, tu vois, j'ai aussi des défauts. Désolé que tu l'apprennes de cette manière, j'aurais aimé te ménager. Et si ça se trouve, je mens quand je raconte ça de mes élèves, qui sait ? En fait, JE SUIS UN MONSTRE. Tremble !<br /> <br /> Théo> Tu portes une part de responsabilité mon besson. Quand j'ai vu que je n'arriverais jamais à ta cheville, j'ai choisi le côté sombre. Peut-être arriveras-tu à me sauver ?
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