1 avril 2006
Le charme de la vieillesse
De cette vieillesse qui avance à petit pas mais sûrement, je retiens qu’elle n’a pas que des côtés positifs. Je deviens plus fragile, plus réceptif aux diverses maladies qui traînent dans l’air, au point d’envisager dans un futur proche de me faire vacciner contre la grippe. La peau se ride, les chairs s’affaissent, le teint devient terne, même en utilisant les lingettes offertes avec psychologie magazine, qui me promettent pourtant des réveils « fraîche comme une rose » (en réalité, je ai offert à S qui m’empruntait le magazine des les garder) Le souffle devient court, même si les cigarettes ont leur part de responsabilité, les cinq sens baissent, le dérèglement thermique s’accélère, qui me voit devenir de plus en plus frileux l’hiver et accablé de chaleur l’été, les cheveux tombent, le sexe se racornit (pas encore, mais je ne m’imagine pas vieux autrement qu’avec une bite rabougrie) tandis que les bourses renoncent à leur combat contre la gravité et pendent de plus en plus mollement dans un tissu pourtant de moins en moins élastique (même remarque que pour la bite) le corps se tasse, le dos se voûte. La prostate enfle, la vessie se lâche (je prie pour que cela arrive le plus tard possible) Quant à la mémoire je n’en parle même pas ! L’immédiate surtout parce que pour l’autre (mais n’y en a-t-il que deux ?) la vieillesse a parfois des effets bénéfiques (mais pas tout le temps) En plus des maladies microbiennes, le pourcentage de chance d’attraper cancers, Alzheimer, Parkinson et autres réjouissances, atteint des sommets à faire pâlir d’envie les parieurs du loto.
La vieillesse est souvent synonyme de perte du sommeil et c’est là où je voulais en venir (le premier paragraphe n’est qu’une introduction un peu longue) : je suis vieux à quart temps. Ma période d’insomnie annuelle s’étale en général sur un trimestre et se termine avec le printemps. Comparée à celle des deux années précédentes, la période n’a pas été très virulente, je n’ai guère été atteint par l’insomnie. Maintenant que c’est écrit je ne vais pas l’effacer, mais ce n’est pas du tout là où je voulais en venir. Bon. Je vais le dire simplement : je me suis couché tard, levé tôt, je suis crevé. Le rapport à la vieillesse me demanderez-vous ? Bah, une de ces associations d’idées, qui lie fatigue, difficulté de se remettre qui croît avec l’âge et autres conneries de ce genre. Chaque vendredi me voit me coucher le samedi matin, aux alentours de trois ou quatre heures du matin, cinq ce matin, pour cause de répétition qui se prolonge autour d’un thé ou d’un alcool, selon l’humeur et le degré de fatigue. Si j’ajoute un peu de lecture et éventuellement une activité manuelle intime, le compte y est. Si j’ajoute que le matin, c’est la croix et la bannière pour arriver à faire la grasse matinée, une fois réveillé, je n’arrive plus à me rendormir, et je me réveille tôt, voilà l’explication de la systématisation des samedis fatigués. Je m’y fais.
Ce soir et cela fait bien longtemps que cela n’était pas arrivé, je vais aller voir et écouter un concert dans un bar-restaurant-épicerie situé dans une campagne vallonnée qui produit un vin blanc célèbre de nom et pas dégueu de goût. J’ai réussi, sans problème, à trouver un conducteur. La vieillesse, c’est aussi la sagesse (oui, la vieillesse a plein de bons côtés) et me voilà paré au cas (improbable, vous pensez bien) où je boirais plus que de raison. J’ai l’assurance d’y retrouver nombre de connaissances, certaines perdues de vue depuis un bail, ce qui est bon pour travailler mon côté social, que mon côté ermite et ours délaisse volontiers. Un bon concert dans une bonne ambiance, l’exploitation relationnelle de la soirée, je pense avoir opté pour un bon programme. Une idée me traverse la tête : aimerais-je qu’il y ait des conséquences sexuelles à la soirée ? J’interroge ma libido… réponse mitigée. Entre « pourquoi pas ? » et « ce ne serait pas désagréable », l’enthousiasme n’est pas vraiment au rendez-vous. Encore faudrait-il en plus qu’il y ait des ouvertures. Pas gagné d’avance. A moins que … Non, je n’en dis pas plus (je suis trop fort pour distiller un suspense insoutenable dans mes entrées)
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