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JAM
3 août 2005

J'irai cracher sur mes convictions morales (ça y est, c'est fait)

Encore un matin où je me lève avant l'aube (trois heures) Contrairement aux autres jours, je me sens fatigué et je pense que je vais m'octroyer quelques heures de sommeil supplémentaires. En attendant de m'écrouler dans mon lit, j'écris un peu.

Mes journées se suivent et se ressemblent. Le mot clé est « tranquillité » Je suis tranquille. Et heureux ai-je envie d'ajouter. J'ai trouvé un déséquilibre qui me convient parfaitement, mélange de frustration et d'espoir, de fantasmes et de projets. Tout se passe comme si j'étais le centre de l'univers et que celui-ci s'agite autour de moi (à cette heure matinale, je ne suis guère modeste ; aux autres heures de la journée non plus d'ailleurs) Le déséquilibre est provoqué par un engagement à risques, connus et acceptés, susceptible de me donner des coups de bâton au cas où il ne tournerait pas de la manière dont je le souhaite et prometteur de bonheur dans le cas contraire. Risques assumés donc, après avoir pesé le pour et le contre, raisonné plus que de raison. J'ai fait mon choix, je ne le regrette pas. A tout engagement, un aboutissement. Je n'en suis pas là, n'y serai peut-être jamais (mon optimisme m'incline à penser le contraire) mais j'aime cet état incertain, sinusoïdale de doutes et de certitudes. L'apparente tranquillité est un leurre. Heureusement que la tête n'est pas une ampoule qui s'allumerait en fonction de l'intensité des pensées, la mienne serait actuellement en train de rythmer Saturday Night Fever. Toujours est-il que je brave les interdits de mes convictions morales avec sérénité, la confrontation avec la réalité remettant les points sur les I.

Les convictions morales, parlons-en. D'où viennent-elles ? A mon avis, elles viennent en grande partie de notre éducation et pour le reste, de nos expériences personnelles et de celles que les autres auront bien voulu partager avec nous. Ces dernières étant contraintes par notre éducation, qui pervertit notre vision du monde. Personnellement, je suis pétri de convictions morales, un vrai puritain. J'ai des opinions morales sur tout et n'importe quoi. Que je connaisse ou pas le sujet sur lequel j'ai une opinion n'a que peu d'importance, je ne fais qu'obéir à un ensemble de règles strictes qui ne souffre pas d'être dérogées.

Et puis un jour, il y a la confrontation avec la réalité, où votre système de morale doit s'appliquer à vous-même. Deux réactions sont possibles. Soit l'application pure et simple de vos règles, soit la transgression. Aucune n'est une solution de facilité. La première risque de vous faire perdre du sens à votre vie, à cause de l'utilisation mécaniques de règles rigides et théoriques. La seconde vous oblige à arracher le vernis dont vous êtes enduits depuis toujours. D'un côté le renoncement à un avenir dont vous ne savez rien mais qui est susceptible de vous apporter tout le sens que chacun recherche et de l'autre, le renoncement au passé qui vous a construit et un engagement vers un futur aléatoire, non garanti. D'un côté suivre la route que d'autres ont tracé pour vous, de l'autre l'ouverture de sa propre route. D'un côté la passivité, de l'autre l'action, la remise en cause. Hé bien moi j'ai choisi, et je ne regrette pas mon choix. J'évite tout de même de chatouiller mes convictions morales, les laissant digérer ce coup porté à leur toute puissance, pour ne voir que le positif. Je ne sais pas où je vais, quand j'arriverai ni même si j'arriverai, mais j'y vais, et de bon coeur encore.

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