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JAM
17 juillet 2005

La boulangère II

J'ai oublié de mentionner hier qu'il y avait de l'eau dans le gaz entre la boulangère et moi. La faute m'en incombe. J'étais allé chercher le pain (jusqu'ici, rien d'anormal) et son accueil avait été comme à l'accoutumée, tout sourire et avec des paroles de bienvenue qui font chaud au coeur. Je commande une baguette et, de là est parti le drame, quatre croissants. Oui, quatre. Or, je ne prends jamais plus de deux croissants à la fois. Imaginez sa déception, les pensées qui lui ont traversé l'esprit à ce moment là. Je sais très bien ce qu'elle s'est dit en son for intérieur : « Mon Dieu ! » (car elle est croyante) « Il n'est pas seul... Ô rage, ô désespoir, quatre croissants ! C'est donc qu'il ne vit pas seul » Sa déception se lisait sur son visage, il s'était fermé comme les nuages masquent la lune, comme le bandeau l'oeil de verre de Jean-Marie le Pen, comme le string la foufoune, comme les fesses la ficelle du string. Ravalant sa fierté, elle n'en satisfaisait pas moins ma demande et me tendait les croissants maudits, les croissant par qui la peine arrive et le chagrin éclate. Sa lèvre tremblait et je devinais une larme affleurant sa paupière. J'avais brisé son rêve, son idéal. J'hésitais un instant à lui avouer la vérité, lui dire qu'en fait je n'étais qu'un gros goret et que les quatre croissants, j'allais me les goinfrer à moi tout seul et que par conséquent, il était inutile qu'elle se mit dans ces états là. Mais l'homme est faible devant ses vices et lui avouer que j'allais pécher par gourmandise était au-dessus de mes forces. Lâchement, je me tus, la laissant dans les affres du désespoir lancinant des rêves brisés. Je payais, mal à l'aise, regrettant déjà les croissants du malheur de la belle boulangère, et m'en allais presque comme un voleur. Le pire est que je ne mangeais même pas les quatre croissants, l'appétit me délaissant, soucieux que j'étais d'avoir brisé un coeur pur. Ô boulangère, pardonne-moi ce geste malheureux et illumine à nouveau ton échoppe de ton sourire éburnéen.

A suivre...

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Commentaires
P
Tu me fais rire !!!<br /> Guette la à la sortie du boulot et invite la au resto ou au ciné ! :-))
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