La vérité ne se dégage pas de la polémique, mes des oeuvres qu'on a faites *

Il me reste seulement vingt-quatre heures de cours, deux conseils de classe, une dizaine d’élèves à visiter en stage, quelques jours de surveillance et de correction de copie. Les grandes vacances sont fixées au douze juillet. J’en déduis que mon emploi du temps va grandement s’alléger dans les prochaines semaines. Si je regarde en arrière, je dois admettre que l’année a été professionnellement assez ennuyeuse et marquée par un manque de motivation de ma part qui a touché le fond. J’ai eu de courtes périodes au cours desquelles cela allait un peu mieux, j’allais au travail non pas avec entrain mais sans trop rechigner. Ces éclaircies ont été de courte durée. Je veux croire que les années se suivent et ne se ressemblent pas. L’an prochain, je serai heureux d’aller travailler (je commence à me conditionner)

Le prochain concert du groupe approche puisqu’il aura lieu jeudi prochain. Dans une semaine, nous jouerons dans une salle de huit-cent places, en première partie d’un groupe célèbre (dans notre style de musique) Je pense que ce sera notre plus gros concert à ce jour (à condition que le public soit au rendez-vous) Demain, dernière répétition avant l’échéance. J’aurais aimé que tout le monde soit là, je sais déjà que cela ne sera pas le cas. J’espère que nous arriverons à assurer malgré tout, ce serait dommage de rater notre prestation pour cause de manque d’assiduité.

La journée d’hier n’a donné lieu à aucun événement marquant, comme d’habitude. La routine. Les cours le matin, avec des élèves curieusement plutôt motivés et n’hésitant pas à travailler, avec une purge agaçante (elle est viscéralement agaçante), avec des conversations tournant autour de l’Europe, avec comme conclusion que personne ou presque n’y comprend rien, sans sieste et donc une après-midi consacré à ne rien faire de particulier, avec de la lecture (Ron Butlin, décidément formidable auteur) avec quelques minutes consacrées à la polémique en cours et la réception d’un premier mail intelligent de la part de l’un des fondateurs de la SARL (par intelligent j’entends exempt d’insultes, je veux oublier qu’il insinue que je les considère comme des négriers, correctement argumenté, même si je ne suis pas d’accord avec, et qui ne me renvoie pas dans mes pénates) Peu de gens savent polémiquer. Très vite, beaucoup usent d’insultes et tentent de couper court au dialogue en émettant des avis définitifs, qu’ils souhaitent indiscutables. Ils refusent les critiques en bloc et ne prennent aucun recul, ils ne connaissent pas le plaisir de la discussion et plutôt que du fond, préfèrent ne parler que de la forme. C’est tellement difficile de défendre un projet dont ils sont loin de maîtriser tous les aspects pour ne pas s’être posés les bonnes questions, que je comprends qu’ils aient pour la plupart choisis de m’écrire de me mêler de mes affaires en m’insultant un peu au passage. Je tiens à remercier Damien d’avoir vu un peu plus loin que le bout de son nez et d’avoir pris le temps d’écrire un mail pertinent.

* Paul Gauguin. Malgré la polémique que j'ai lancée, ils auront la vérité pour eux.