Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
JAM
7 mai 2005

J'ermite

Je suis en train d’écouter sur France Inter, l’émission dédiée à l’amour. L’amour version chimique (ou biochimique, je ne connais pas le terme exact) L’amour y perd certes de son charme et de son mystère. Tout n’est que réactions chimiques, que ce soit le désir, l’acte sexuel, le plaisir, le manque. Notre cerveau s’illumine sur les écrans de télévisions des chercheurs, car la science a fait des progrès et il est maintenant possible de visualiser les effets de l’amour sur notre cerveau.

J’apprends qu’il ne peut y avoir d’amour sans manque, que celui-ci est essentiel. Car l’amour ne peut exister sans souffrance. C’est chimique, on n’y peut rien. Les plus grandes amours sont les plus douloureuses. Sans manque, l’amour devient plan-plan et du coup, les réactions chimiques perdent de leur intensité, on est moins amoureux. Le meilleur moyen de vivre une belle histoire d’amour est donc de pratiquer la douche écossaise, pour provoquer chez l’autre la souffrance et un regain de réactions chimiques, qui entretiennent son amour, le propulsant au top de sa forme.

J’apprends également que les femmes et les hommes n’ont pas la même attente, mais là je me suis demandé si la conception développée ne datait pas un peu. Si je lis les blogs, j’ai l’impression d’une inversion de tendance, avec des hommes beaucoup plus préoccupés par l’avenir qu’avant et au contraire des femmes moins sensibles, plus ancrées dans le présent. Cela dit, je ne lis pas beaucoup de journaux et les diaristes représentent peut-être une catégorie particulière d’êtres humains.

J’apprends mais je savais déjà. L’émission m’a juste remis en mémoire certains faits. Je peux mesurer ainsi l’écart qui existe entre ma manière d’être et d’envisager une relation et ce qu’elle devrait être pour pouvoir entretenir l’amour chez l’autre. Je ne sais pas jouer à la douche écossaise, je n’aime pas cela. J’apprécie la sensation de manque chez moi, mais je crois toujours que l’autre n’aime pas cela. A jouer, j’ai peur de perdre. Du coup, je m’y prends mal. Toujours.

Si le cerveau illumine les zones des désirs, des plaisirs, du manque, quand nous sommes amoureux, il musèle les zones critiques et c’est pour cela que dans les premiers temps d’une relation, nous ne voyons pas ou ne voulons pas voir les défauts de l’autre. Logique.

Tournons la page.

J’ai achevé la lecture de « l’homme qui lisait des romans d’amour » Ce petit livre se lit avec un grand plaisir, le contraste entre cet homme, qui connaît tout de la forêt équatoriale et ses pièges mais qui ignore tout de l’amour, se demandant par exemple ce que bien être un « baiser ardent » qui n’a jamais vu de ville et n’arrive pas à imaginer ce que peut être une ville comme Venise est amusant. Il se lit d’une seule traite, très rapidement. Je le recommande vivement.

J’ai attaqué « Pseudo » de Romain Gary, cadeau des frangines au dernier piknik de la RDJ (merci) J’avoue, je me suis laissé avoir au premier paragraphe. Je pensais qu’il s’agissait d’une préface de l’auteur alors que le roman commençait. Comme je ne connais rien de R. G. j’ignore si le roman est autobiographique ou s’il s’agit d’une pure fiction ? Je ne vais pas chercher sur le net, je préfère rester dans l’ignorance pour apprécier le livre. J’ai pensé à Kafka, mais cela fait tant d’années, que je n’ai pas lu celui-ci que peut-être mes souvenirs sont-ils erronés. La lecture est plaisante, à condition d’aimer l’absurde, le livre est très bien écrit. Que demander de plus à un livre ?

Passons.

La répétition d’hier a été annulée, trop de musiciens manquaient à l’appel. Cela m’a bien arrangé, je n’avais guère envie d’y aller. Je suis en période de repli et je n’ai envie de voir personne. J’ai décliné l’invitation de la sonnerie de téléphone qui allait m’inviter à sortir et aller boire un verre, pas envie.  Je joue à l’ermite. Le centre de mon monde est l’écran de mon ordinateur et je ne m’en éloigne que pour me sustenter ou dormir. Pour lire aussi. Pour méditer, allongé sur mon lit. Pour calmer mes hormones de désir. Pour aller chercher le pain, avec la découverte de deux nouvelles boulangères à la clé (mais où sont passées les anciennes ?) Je manquais d’entrain hier, pas un réel ennui non, mais peu d’envie et rien qui ne me satisfasse pleinement.

Cela venait du jour. Les ponts, c’est comme les dimanches, Ils sont synonymes d’ennui. Bien sûr, ce n’était pas tout à fait un pont, les commerces étaient ouverts, beaucoup travaillaient. Mais le net était vide et de chez moi, je juge de l’intensité du jour à l’activité internet. Hier, le net était vide.

Publicité
Commentaires
Publicité