Halte à la calomnie !
La campagne de dénigrement sur la couleur de mes cheveux bat son plein, avec des insinuations monstrueuses de la part de lectrices dont je me demande quelle peut être leur motivation. Je me dois de défendre l’honneur de mon revêtement capillaire en produisant une nouvelle photo, prouvant indiscutablement que tous ces propos ne sont que vils mensonges.
J’ai dîné hier soir dans un de ces restaurants plutôt chics qui ont la particularité d’avoir une carte des menus sur laquelle les plats les plus simples ont une dénomination poétique mais un peu longue, qui demande un temps de réflexion avant de comprendre ce dont il s’agit. Le personnel est nombreux et les clients plutôt rares. Je ne compte pas moins de trois personnes pour s’occuper de nous. Une femme de petite taille, non ce n’est pas une litote politiquement correcte pour désigner une naine, assure le service principal (elle s’occupe des apéritifs, des vins et des fromages) Une femme de grande taille, non ce n’est pas une litote politiquement correcte pour désigner une géante, assure les commandes et le service. Un jeune, non ce n’est pas une litote politiquement correcte pour désigner un adolescent rebelle contre la société et bourgeonnant, assure le service du pain, débarrasse les couverts et passe le fabuleux ramasse-miettes (j’ai eu envie de lui voler mais je me suis retenu) La naine est très professionnelle, sûre de ses gestes, le verbe précis. La géante aussi mais je ressens un peu moins d’assurance que la naine. Le jeune veut bien faire, il s’applique en serrant les fesses (j’imagine, je n’ai pas cherché de preuves) afin de ne pas commettre d’impair. On voit rapidement qu’il sort de l’école et qu’il se cherche. Il ne commettra aucune erreur, hormis celle de ne pas m’offrir le ramasse-miettes sur lequel je lorgnais.
Les plats sont artistiquement présentés et bons. Je pardonne donc les noms prétentieux qui leur sont donnés. Les amuse-gueule raffinés, les langoustines, asperges et purée d’agrume, les ris de veau aux betteraves confites, l’impressionnant plateau de fromage, le moelleux au chocolat accompagné de son coulis d’orange, tout est délicieux et les portions ne sont pas congrues. Je sors repu, l’estomac content.
Je passe le reste de la soirée à regarder deux ou trois épisodes de « Ally mac Beal » et à lire les bandes dessinées du jour.
Après m’être couché relativement tard, vers deux heures du matin, je fais la grasse matinée jusque vers six heures. Cela fait des semaines que je ne dors pas plus de trois ou quatre heures à la fois. J’arrive à tenir car je dors deux ou trois fois par jour. La rentrée qui approche va bouleverser ce rythme qui me convient. Je crains qu’il ne me faille un temps d’adaptation pour retrouver un cycle plus régulier. Les levers à l’aube et les siestes vont me manquer.
Je suis toujours malade, je tousse toujours autant, malgré les antibiotiques. Je crois que je devrais aller chez un médecin. Depuis près de quinze jours que cela dure, je n’ai pas vraiment noté d’améliorations, j’ai mal au crâne de trop tousser. A moins que je ne trouve un rebouteux ou une guérisseuse qui soigne ce genre de maladie. J’ai des doutes.
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