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JAM
16 avril 2005

Les matins gris

Le petit matin blême s’infiltre par les vitres sales (et donc à nettoyer) de mon bureau. Depuis des semaines, j’assiste au lever du jour. Progressivement, la lumière que diffuse l’ampoule nue (et donc à habiller) devient inutile et régulièrement, j’oublie de l’éteindre. Elle continue de briller au-dessus de ma tête, jusqu’à ce qu’un éclair de lucidité me traverse et que je songe à l’éteindre.

Le ciel est gris aujourd’hui, le jour sera gris. Les oiseaux chantent mais sans entrain, comme mus par une obligation dont ils ne comprennent pas la raison. Les voitures passent, résignées, vers d’inutiles destinations. Le bruit qu’elles émettent rythme le chant des piafs. L’ensemble n’est pas joli.

Le temps, maussade et peu engageant m’incite à pas à sortir. Je vais décliner l’invitation pour le barbecue, préférant rester chez moi, à méditer sur l’avenir du monde et faire le ménage.

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France Inter est toujours en grève, la musique qu’elle diffuse à la place des émissions toujours aussi bonne. Quand la certaine catégorie de personnelle cessera le mouvement et reprendra le travail, je regretterai la programmation musicale. Je devrais sans doute lui écrire, pour dire combien je l’aime (la programmation musicale) et que si elle voulait faire de l’écrémage du personnel pour ne conserver que les programmateurs musicaux, elle ne devrait pas se gêner. Elle aurait tout à y gagner puisque la certaine catégorie de personnel se met souvent en grève et est avantageusement remplacée par de longues plages musicales.

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Il devient impératif de trouver un coiffeur. Déprimé après la cessation d’activité de mon coiffeur, je n’ai eu cœur à trouver son remplaçant. J’ai montré mon dépit en faisant la grève des ciseaux mais maintenant, je dois tourner la page. J’ai déjà repéré un salon à l’ancienne qui semble correspondre à mes attentes, moi qui n’aime pas les « coiffeurs-visagistes » ni les chaînes. Je vais tâter le terrain, en engageant ma chevelure, afin de décider si une nouvelle aventure peut commencer. Mes desiderata sont simples. Un coiffeur muet, rapide et pas cher. Il va sans dire  qu’il doit également éviter de massacrer mes cheveux. Je sais bien que ces derniers repoussent (je touche du bois, la calvitie n’est toujours pas au rendez-vous) mais il n’est jamais agréable de se promener avec une coiffure massacrée. La dernière fois que c’est arrivé, j’avais sept ans, un ami avait décrété qu’il voulait devenir coiffeur et j’avais de bonne grâce prêté ma tête à sa vocation naissante. Le résultat dépassa tout ce qui était imaginable et je ne mis guère de temps à comprendre pourquoi une envie subite de partir l’avait soudain démangé. Du coup, je devins skinhead pour un temps.

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Commentaires
M
Entre les cheveux, la raie.
D
J'ai essayé de lire entre les lignes de cette histoire de coiffeur comme vous avez dit qu'on pouvait faire. C'est effrayant.
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