Donner

Donner aux autres. Donner de soi, donner de son temps, tendre l'oreille, prendre une main. Toutes ces choses que je ne sais pas faire. Pas bien. Je tends parfois l'oreille, j'écoute, c'est vrai. Mais le reste. Tout ce que je pourrais donner et que je ne donne pas. Par égoïsme, parce que je n'y avais pas pensé, parce que j'ai peur des autres, parce que j'ai peur qu'ils ne m'envahissent avec leurs vies, leurs problèmes, parce que j'ai peur qu'ils ne me prennent plus que je voudrais bien leur donner. Combien de personne ai-je aidées dans ma vie ? Une ? Zéro ? Je ne sais pas, je n'ai pas fait le compte. Et puis d'abord, compter cela ne rime à rien. Car c'est donner sans compter qui compte. Retrouver l'usage de ma main pour autre chose que de me masturber (c'est une image, mais pas seulement) Répartir mon temps différement, entre ce que je m'accorde et ce que j'accorde aux autres (ce sera facile, pour l'instant ça se résume à 1-0) voilà de belles paroles qui demanderaient à être suivies d'actes. Je ne sais pas si je suis prêt. Je sais que je ne suis pas prêt. Car je n'ai pas les capacités requises, ce n'est pas inné chez moi comme cela pourrait l'être chez d'autres. Il me faut apprendre. Il me faut toujours apprendre, tout. C'est bien à ça que sont condamnés ceux qui n'ont pas de talent. Apprendre, pour imiter ceux qui savent, ceux qui ressentent, naturellement. J'ai beaucoup, beaucoup de choses à apprendre. Sur moi, sur les autres. J'ai déjà entamé une recherche sur la meilleur manière d'apprendre sur soi, en allant lire l'idéaliste, et j'ai fait une synthèse (histoire d'accélérer le mouvement) Je lis, j'écoute ce qu'on me dit (c'est un peu nouveau pour moi, le fait de ne plus croire que je sais tout mieux que tout le monde, il faut que je m'habitue), je réfléchis. Je prends du recul, je me remets en cause, j'explore de nouvelles voies, je raisonne, je ressens. C'est un peu fatiguant, mais assez passionnant. Reste que je n'ai pas la réponse à la question : mais pourquoi fais-je tout ça ?