30 décembre 2004
Les trains
Il y a les trains que je détestais prendre et il y a ceux que j'aime.
Ceux que je détestais, ce sont ceux qui m'amenaient à la caserne où,
valeureusement, j'effectuais mon service national (je remplissais mes
obligations militaires dit-on aussi) Je partais le soir, vers vingt
heures, je changeais trois fois de gare et donc de train, le voyage
durait dix ou onze heures. J'arrivais, j'enfilais mon déguisement de
soldat et j'enchaînais sur une semaine ou deux d'activités les plus
ennuyeuses du monde. Il y a les trains que j'aime. Ce sont ceux qui me
mènent vers Camille. Je les attends avec plaisir. Parfois, je suis
tellement impatient, que je prends celui d'avant, parce que j'ai hâte.
Dans ces trains, je m'installe, je sors un livre ou mon carnet, je lis
ou j'écris, selon mon humeur. Je ne regarde pas le paysage, d'ailleurs
je ne le verrais pas. Je pense, mon esprit est occupé. Ces trains, je
les aime, je les désire toute la semaine et quand enfin ils démarrent
et que moi je suis à l'intérieur, je suis heureux. J'ai envie de dire
merci la sncf, mais non, ils sont trop cons. N'empêche que les trains
qui m'emmènent vers où me porte mon coeur, je les aime.
Publicité
Commentaires
M
U
M