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JAM
23 décembre 2004

Les prix de Noël

Chantons Noël :

Refrain (x2) :
Noël, joyeux Noël! Bons baisers de Fort-de-France
Ce soir on éteint la télé
Ce soir ensemble on va chanter

Ici les champs recouverts de neige
On ne les connaît qu'en photo
Le père Noël n'as pas de traîneau
Le fond de l'air est bien trop chaud
Ici les portes sont toujours ouvertes
On peut entrer dans toutes les maisons
Et pour partager nos chansons
On n'as pas besoin d'invitations

Refrain x2

Y'a pas de sapins sur la montagne
On a décoré les manguiers
Y'as pas de souliers dans la cheminée
Mais pour tout le monde y'a des cadeaux
Ici les champs recouverts de neige
On ne les connaît qu'en photo
Le père Noël n'a pas de traîneau
Mais pour tout le monde y'a des cadeaux

Refrain x2

Ah... Noël, ça y est, on y est. Enfin, demain. Mais c'est pareil. Parce qu'en fait Noël s'est infiltré en nous depuis pas mal de temps déjà. Depuis que la rentrée des classes n'est plus à l'ordre du jour ou presque. Car l'année est rythmée par des événements fabuleux : les soldes, la rentrée des classes, Noël, les soldes, les grandes vacances... Ils sont tellement importants tous ces événement que, dans le soucis de nous empêcher d'y échapper, tout nous rappelle à leur souvenir. Pour Noël, cela fait bien un mois, deux peut-être, que tous les commerces, les médias, nous insufflent à grand renfort de publicité, de matraquages systématiques, l'esprit de Noël (on admirera la subtilité du titre de mon entrée) Noël, c'est un souffle qui nous anime tous, dans un même élan de solidarité, qui nous fait regarder ensemble dans la même direction, celui du prix le plus abordable, le cadeau le moins cher, la beauté à coût défiant toute concurrence. Noël est cheap.

Que ceux qui ne peuvent acheter désespèrent. Nous leur chions dessus. Pourquoi vivent-ils ces infâmants s'ils ne peuvent honorer l'esprit de Noël ? Soulignerons-nous jamais assez les efforts altruistes des grandes surfaces, des télévisions, des radios, des journaux, qui déploient des trésors d'imagination pour que même les pauvres puissent participer ? Faut-il être ingrat pour ne pas vouloir participer ? Qui me dit : ce n'est pas "vouloir" qu'il faut écrire, c'est "pouvoir". Erreur, tragique erreur. Le bon sens populaire le dit depuis la nuit des temps : quand on veut on peut. C'est bien la preuve que tous ceux qui ne font rien pour la Noël ne le veulent pas, non ? Eradiquons de la terre les pauvres qui ne veulent pas participer à la fête. Noël est cheap, mais pas encore assez.

Noël n'est plus à la mode. Non, vraiment. Il est du plus bon ton de dire que l'on n'aime pas Noël, que l'orientation commercial de la fête nous écoeure, que l'on n'aime pas que l'on nous impose des plages de dates pour faire la fête. J'ai souvent l'habitude d'écrire que "on" est un con mais là, je dois dire que je suis le bon ton. Je n'aime pas Noël, je n'aime pas son orientation commerciale, je n'aime pas que les dates au cours desquelles je devrais me réjouir me soient imposées. Et pourtant, je fêterai Noël, j'achèterai des cadeaux, j'en recevrai, je ferai semblant d'être content et pire, je le serai vraiment. Tout ça sans trahir le fait que je n'aime pas Noël. Je vis avec mes contradictions. Je vis bien.

J'attends, comme tout le monde sans doute, avec impatience, le message de paix du pape. Voilà un élément qu'il est rassembleur. Les uns le vivent comme un témoignage de leur foi, d'autres y voient l'occasion d'une fois de plus se moquer de cette église si ringarde, d'autres seront seulement curieux de savoir si cette année encore le pape arrivera jusqu'au bout de la cérémonie sans clamser (note : penser à regarder sur bookmaker.com si les paris sur la date de la mort du pape sont ouverts) A croire que le message du pape ne laisse personne indifférent. Alors que tout le monde s'en fout du message du pape, tant qu'on arrive à se procurer du fois gras pas cher, du champagne exécrable pas cher, de la dinde au marron pas chère. Noël est cheap.

Je suis au regret de me faire remarquer que mon avis sur Noël est d'une affligeante banalité. Comme tout le monde, je déplore la dérive commerciale de Noël (bien qu'à la limite, je n'ai jamais connu qu'une dérive commerciale de Noël) Comme tout le monde (ou presque) je vais faire des cadeaux et en recevoir. Comme tout le monde diariste (ou presque), j'écris ce que je pense de Noël (en bien, en mal, en neutre, mais on en parle) Parfois, je m'agace moi-même.

En attendant, les otages ont été libéré. Il est totalement inconcevable d'imaginer combien je m'en fous.


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