Sieste

Quand dans une ville il pleut, il fait froid, n'importe quelle ville, on ne la désire pas. On n'a pas envie de se promener dans ses rues, ni d'aller dans des musées (caution culturelle de l'entrée) ni de visiter ses terrasses. On a juste envie de rentrer au chaud et de se glisser sous la couette. En regardant la pluie tomber. Paris n'échappe pas à la règle. Dégouttant d'eau, je me suis hâté vers un lieu chaud et accueillant, l'appartement. Aussitôt arrivé, je me suis déshabillé, j'ai parcouru quelques pages sur le net (on ne se refait pas) et finalement, je me suis délicieusement glissé sous la couette. La pluie ne me dérangeait plus alors, au contraire, je la regardais ruisseler sur les fenêtres avec ravissement, la prenant à parti, lui demandant à voix haute : "et maintenant, qu'est ce que tu comptes faire ?". Comme la pluie est muette dans ces moments-là. Bien sûr elle n'a trouvé aucune réponse satisfaisante, elle est restée enfermée dans son mutisme et moi j'étais content, j'avais gagné contre la pluie.

Ne pouvant me résoudre à dormir, j'ai décidé d'achever la lecture du Canard Enchaîné. Puis, je me suis endormi. Merci le Canard.

Réveillé quelques instants plus tard (une soixantaine de minutes) je me dis que je pourrais occuper agréablement le reste de l'après-midi en écrivant (non pas que la lecture du journal ou la sieste aient été désagréables le moins du monde)

Quittant à peine les plaines du sommeil (je ne sais pas si ça se dit, mais comme je trouve l'expression jolie, je la garde) mon esprit n'est pas clair encore. Il lui faut le temps de se réacclimater, de se rebrancher complètement, d'où les idées parfois absurdes qui me passent par la tête, comme celle d'imaginer que je parle à la pluie. Non, je n'ai rien dit, rien pensé contre ou sur elle. J'étais juste content de ne plus être dessous.