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JAM
21 décembre 2004

Les globules du dehors sont moins ignifugeants que les les rages de dents.

J'essayais d'analyser pourquoi est-ce que j'avais dit que j'avais une forte propension à être heureux (ou même que l'on me l'ait fait remarquer)  En effet, je me rends compte que cette inclinaison est très peu répandue mais qu'en plus elle incite à croire que d'une part elle n'est pas naturelle et que d'autre part elle n'est forcément que le paravent de malaises, si possibles profond.
A croire qu'être heureux, non seulement ce n'est pas naturel mais qu'en plus c'est le signe d'un vice caché. Je ne le réfute pas. Je ne l'accepte pas non plus.
Pour une fois, je n'ai pas de certitude (la maladie des imbéciles, que j'ai contracté très jeune d'ailleurs, consiste à être pétri de certitudes) Pour ma part, j'y trouve une autre explication, qui vaut ce qu'elle vaut, mais qui me convient parfaitement. Je m'explique.
Je dois bien avouer que je n'ai pas beaucoup vécu, dans le sens où j'ai rarement été confronté à des expériences dignes de ce nom, qui comptent dans la vie d'un homme (ou d'une femme, si je considère le sexe de la majorité de mes lecteurs qui est plutôt féminin, grâce leur soit  rendue) Que j'y sois réfractaire ou que je n'en ai pas eu l'opportunité, peu importe. Par contre, de cette lacune de ma vie d'homme (car n'oubliez jamais, sévèrement burné ou pas, je suis un homme) j'en tire une conclusion, fondée ou pas, que mon coeur, mon cerveau, quel que soit le siège de mes émotions, de mes sentiments, que jamais il n'ont été mis à rude épreuve (car pour moi, comme pour d'autre sans doute, expérience rime avec épreuve) jamais il n'a été soumis à une quelconque déstabilisation.

Au contraire. J'ai presque toujours été soumis au régime de l'équilibre. Rien ne se passe et tout va bien. Abominable constat pour certains, pas pour moi.
Sans croire un instant que le déséquilibre soit un ingrédient nécessaire au bien-être ou à l'évolution de l'individu, je crois au contraire que des bénéfices existent à ne jamais être dans une situation franchement inconfortable. N'ayant pas choisi la voie du déséquilibre, j'admets volontiers qu'il soit enrichissant, j'ai choisi une voie bâtarde, succédanée de ce que j'aurais vraiment retiré à m'être réellement mis dans une position d'inconfort.
Quand j'écris "choisi" je pose comme préambule que j'ai réellement eu le choix et que volontairement je n'ai pas opté pour (je me donne le beau rôle, celui du responsable de sa vie, qui choisit en âme et conscience la voie qu'il suit, en réalité, j'admets ne pas toujours avoir été conscient de mes choix, ni des alternatives qui m'étaient proposées)

J'ai opté pour un choix, me coupant volontairement des bénéfices que pouvait m'apporter une voie moins facile à vivre, mais plus enrichissante. J'avais donc à faire sans. Ce n'est pas une fatalité. J'ai dû, littéralement, faire avec ce que j'avais. Ce que j'avais, c'était une multitude de mini-expériences, comme celles auxquelles sont confrontées tout un chacun.
Comment tirer parti de ces expériences ? Simple, ai-je envie de répondre. En en savourant chaque instant, en oubliant l'enjeu, minable (ce qui en fait, reste à démontrer) en privilégiant le chemin suivi pour vivre l'expérience plutôt que ce que l'expérience vaincue pouvait m'apporter. De chacune de ces mini-expériences, je tire un profit, négligeable si on le considère comme expérience unique, mais qui finit pas s'accumuler. Tout ça, sans douleur mesurable. Tout ce que je n'ai pas acquis dans la douleur, je l'ai acquis en une succession de petit pas, des petits riens qui finissent pas former un tout.

Depuis, j'ai changé d'optique. <-- Un peu expéditif, mais fruit d'un raisonnement assez long. Par rapport à avant, je me sens plus prêt à endurer plus (dans le sens, endurer plus pour acquérir plus, plus vite) Je ne renie pas ce qui a été ma manière d'être pendant des années, je suis conscient du fait que je suis souvent heureux (très souvent) que je me contente de peu (même si maintenant je me sens prêt à encaisser plus, pour plus de bonheur mais malgré plus de douleur) et que j'ai développé la faculté de profiter un maximum d'un minimum.

Je reviens quelques instants sur l'entrée d'hier, celle à propos de ma longue, extre-longue période de chasteté. Je voulais apporter une précision absolument inutile mais bon, je l'apporte quand même.
Chasteté ne veut pas dire négation du plaisir sexuel, donc au cours de ces douze années, je n'ai jamais fait l'économie d'une branlette, quand l'envie se faisait sentir. Et quand ma main gauche n'en pouvait plus (je suis gaucher) ma main droite n'a jamais rechigné à prendre le relais. Quoi ? On s'en fout ? Bon. Admettons que je n'ai rien dit.
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Commentaires
P
Et... quand les deux mains étaient fatiguées ? :(
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