La dictature des sondages

Ma poussée revendicatrice s’éteint à cause d’un malentendu : il n’y a pas eu de préavis de grève. J’ai appris hier que ce n’était non pas une grève qui était prévue pour aujourd’hui, mais de simples manifestations populaires. Du coup, je vais en cours, je ne vais tout de même pas me mélanger avec le peuple. J’écoutais hier à la radio Gilles de Robien, mon ministre en somme. Je crois que celle qui m’a le plus horripilé parmi ses réponses (qui m’ont toutes horripilé) c’est quand il a justifié les CPE par les sondages. Il affirmait que puisque d’après les sondages beaucoup de Français étaient favorables à la mesure, la mesure était bonne. Le journaliste qui interviewait n’a même pas relevé cette énormité. Depuis quand les sondages sont-ils des preuves ? Depuis trop longtemps me répondrez-vous avec lucidité, et vous aurez raison. Le sondage, c’est un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, la dictature de notre époque. Il se fait rare le politique qui n’a pas les yeux rivés sur les pourcentages donnés par les sondages. Avant, il le faisait discrètement, pour se rassurer, le sondage était son grigri, sa patte de lapin qu’il caressait des yeux avec espoir et soulagement quand les chiffres étaient bons. Dorénavant, il ne se cache plus. Pire, il s’en sert comme justificatif pour tout. Les statistiques tuent la politique à petit feu. C’est oublier un peu vite que les sondages ne sont pas une science exactes et qu’il n’y a pas si longtemps, nous avons pu assister à des gamelles électorales monumentales d’hommes trop confiant dans ce que leurs annonçaient les sondages. Visiblement, les Français sont friands de sondages. Les preuves que j’apporte à cette affirmation, sont leur multiplication, sur tout et n’importe quoi et la place qu’ils prennent dans l’information. Avez-vous déjà récemment écouté un bulletin d’information au cours duquel pas un seul chiffre ne soit cité ? Non, n’est ce pas ? Et bien moi, je n’aime pas les sondages. Je déteste les sondages qui pensent à la place de nos hommes politiques et qui influencent nos opinions. Je crois que ce ne serait pas plus lamentable si les sondages étaient remplacés par des horoscopes ou des tarots. Au moins, une partie de la population (qui hélas a tendance à diminuer) ne croit pas à l’astrologie et ne serait donc pas influencée par ce qu’annonceraient les prédictions. Tandis que la plus grande partie d’entre nous croient aux révélations des sondages et donc est influencée par elles. Pour retrouver notre indépendance, l’éradication des sondages me semble primordial. Hélas, ce n’est pas pour demain et je suis persuadé que nous serons encore longtemps sous leur influence. Sinon, de Robien a raconté plein de conneries, mais je n’en attendais pas moins de lui, je ne suis donc pas surpris. Encore a-t-il évité de se vanter d’avoir éliminer l’apprentissage de la lecture par la méthode globale, contrairement à la dernière fois où je l’avais entendu. Un conseiller avisé, pour une fois, a dû lui souffler que dans les faits, la méthode globale avait depuis longtemps été abandonnée.

Comments

[Harley]

Alors les jeunes ont moins de cerveau qu'avant puisque la méthode globale a été abandonnée et qu'ils font une faute par mot ?
Harley

[Sophie 92]

On a bien vu ce que ça a donné aux dernières élections présidentielles, jospin-chirac au deuxième tour, oui, oui, bien sur !