Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
JAM
9 janvier 2005

Je crache des lignes et des lignes de textes sans queue ni tête.

Je trouve qu'aujourd'hui, j'ai tapé beaucoup de lettres, qui ont formé des mots, qui ont formés des paragraphes (oui, oui) qui ont formé des entrées. J'avais le temps, j'avais l'envie, mes doigts ont fait le reste. Désespéré par la faiblesse de mon vocabulaire, toujours, Désolé par l'indigence de mes entrées, souvent. Ravi par la quantité, parfois. Déçu, jamais. Heureux d'avoir cet endroit où écrire ce que j'ai envie d'écrire. Heureux d'avoir, enfin, dépassé le stade où l'avis de mes lectrices (et de mes lecteurs) ont une influence sur ce que j'écris (je me vante un peu là, mais progressivement, je décroche, j'efface de mon esprit l'attente des autres, pour ne me consacrer qu'à mes seules préoccupations) J'écris ce que j'ai envie d'écrire, quand je veux l'écrire. C'est beau et je sais que ce n'est pas vrai. Pas encore. Hélas. Toujours, cette petite lueur dans mon cerveau, cette lueur qui me fait de l'ombre bordel, je sais, c'est paradoxal, cette petite voix qui me dit, tu ne devrais pas écrire ça, pas comme ça, pas tout de suite, jamais. Et moi, benêt, je l'écoute encore, souvent. Moins souvent mais trop quand même.

Ecrire et ne pas me relire. Jamais. Même si le futur que j'envisageais aux débuts de ce journal (vous avez noté la date anniversaire ? Non ? Faites-le maintenant alors. Je fêterai les quatre ans le quatorze janvier. N'oubliez pas de me souhaiter l'anniversaire et de me faire de somptueux cadeaux. Je serai sensible à l'honneur que vous me faites. Vous aurez ma reconnaissance éternelle - au moins jusqu'au cinquième anniversaire du moins - ) à savoir, la lecture dans mes vieux jours de ma jeunesse peu tumultueuse, reportée plus ou moins fidèlement dans les lignes que j'allonge, jour après jour, prévoyait à terme une relecture. Je crois que je ne le ferai pas. Il me suffit de parcourir, de temps en temps, d'effleurer plutôt, une entrée, un paragraphe, une phrase. Aussitôt, ma mémoire se met en branle, se rappelle, évoque les souvenirs heureux et malheureux. Et ça, je n'en ai pas envie. J'ai envie que les souvenirs restent vagues, bouffées de sentiments plutôt que reportage fidèle. J'ai envie de me fier à l'inexactitude qui me fait voir le passé en rose, plutôt que de constater la banalité que fût la réalité. Bah, je change d'avis comme de chemise et demain est un autre jour. Mais ce soir, c'est jamais.

Un paragraphe après l'autre, toujours. Jamais deux en même temps. C'est ainsi que je conçois l'écriture. Conscient que vous n'en avez strictement rien à faire de ma conception de l'écriture, je me contente de l'écrire pour moi. Et je suis heureux de ne pas me relire. Pour lire de telles bêtises, il faut être celui qui ne les a pas écrites. Car celui qui écrit sait. Moi, je sais. Je ne me relirai pas.

Je m'inquiète, j'ai pris goût au luxe. Non pas que le luxe me déplaise. Mais boire un Black&White après avoir siroté du Caol Ila a de quoi surprendre les papilles les moins subtiles. Bah.

Publicité
Commentaires
Publicité