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JAM
9 janvier 2005

Hier n'a pas existé

Hier n’a pas existé. Je le sais, j’y étais. J’exagère. Toujours exagérer, forcer le trait. Quand je dis qu’il n’a pas existé, c’est juste que je n’ai rien fait de ce qui fait mes journées en général. Donc, j’ai commencé par me lever tôt (je l’ai déjà écrit hier, mais un petit rappel n’a jamais fait de mal à personne) je me suis occupé de moi, j’ai écrit. Puis, l’évidence : je devais faire du ménage et la lessive. Je m’attelle à la tâche, non sans entrain, car quand je me suis enfin décidé, j’aime rendre propre mon appartement. Vers midi, j’arrête. Ma satisfaction à obtenir la propreté de mon antre est atteinte et je peux cesser.

Donc, je me demande quoi faire. Normal. Le temps, exécrable, n’incite guère à la promenade et autres activités extérieures. Je n’irais pas dehors. Je n’ai pas non plus très envie de voir des gens et de parler, je ne téléphonerais à personne, je ne répondrais pas non plus aux coup de fil. Je suis donc en mode « ermite ». Je n’aspire pas à la méditation, qui est pourtant l’activité préférée de l’ermite. Je ne méditerais pas. Pas plus envie non plus de prendre ma basse et de jouer, d’écrire de la musique ou de reprendre mes tubes de peintures et barbouiller quelques toiles. Je ne ferais rien de tout ça. Je souhaite la tranquillité, et ne développer aucune des pensées qui traversent mon esprit. Celles-ci, j’ai envie de les ressentir, comme une lumière diffuse dans lequel baignerait mon crâne. Je souhaite juste sentir leurs caresses et me laisser porter par leurs ondes.

Me vient l’idée. C’est la journée idéale pour regarder des films. Moi qui n’en regarde jamais ou presque et qui pourtant m’obstine à télécharger quelques-uns, dans je ne sais quel but, j’ai envie de m’installer confortablement dans mon lit qui grince (ce n’est rien de le dire, pour prendre la pleine mesure des grincements, il faut entendre) et de lancer les divX. En fait, je le connais le but des téléchargements : occuper les journées où je n’ai rien envie d’autre. Action. Pour ne pas m’effrayer, je commence par un film déjà vu, d’un style que j’ai honte d’aimer mais comme c’est bon la honte, c’est bon :  « Sex Academy ». Bien que je connaisse déjà, je ne peux m’empêcher de m’amuser des gags potaches et sexuels. Je ne suis pas difficile à contenter.

Cette mise en bouche m’incite à continuer dans le registre comique. Je mate donc la seconde partie des « Carnets de monsieur Manhattan ». Je ris. J’adore Benoît Poelverde. Les sketchs sont souvent amusants, l’acteur joue bien, les dialogues, les monologues sont séduisants de par leur forme et leur teneur. Il parle bien, il dégage un enthousiasme communicatif. Je me régale.

Le comique m’ayant lassé, je me décide pour « l’Expérience », un film allemand, qui raconte l’histoire d’une expérience humaine. Une vingtaine d’hommes répondent à une annonce qui demande des volontaires pour être les cobayes d’une expérience. Douze d’entre eux joueront des prisonniers, huit autres les surveillants de prison. Ils seront enfermés et des caméras filmeront vingt-quatre heures sur vingt-quatre, les réactions de chacun, l’évolution de la situation, la gestion des crises. Tous commencent l’expérience avec enthousiasme, c’est la franche rigolade, l’expérience est non seulement bien payée mais en plus facile. Puis, les premières tensions apparaissent et les surveillants doivent gérer. Les jours passent, le climat se dégradent, les surveillants apprennent le pouvoir, en usent et en abusent, les prisonniers craquent. Des hommes se révèlent, d’autres s’effacent. Puis, l’expérience dérape. J’arrête ici de raconter, je ne vais pas tout dire. Le film m’a plu mais il est assez dur à regarder. Je le recommande.

Repensant à Benoît Poelverde, je me souviens que j’ai toujours en stock « c’est arrivé près de chez vous » et je décide de le visionner à nouveau. J’adore ce film, inutile de revenir dessus. A voir et à revoir.

Je me décide ensuite (quand je dis que c’est ma journée films, je ne mens pas) pour « Peau d’Ane », avec Jean Marais et Catherine Deneuve. J’ai un peu honte à l’avouer, mais je ne connaissais pas le conte. J’y avais échappé, je ne sais pas pourquoi. Le film est excellent. Les décors, les maquillages, kitch, les acteurs, bons, les chansons, excellentes (c’est un peu une comédie musicale, la musique est de Michel Legrand) Le conte quant à lui, a presque réussi à m’effrayer, au début : le roi, la reine et la princesse vivent dans un royaume idyllique. La reine meurt et fait jurer à son roi de mari de ne se remarier que le jour où il aura trouvé une femme plus belle et mieux faite qu’elle. Le roi n’a pas très envie de se remarier mais il jure quand même. Après quelques temps de veuvage, ses ministres lui rappelle qu’il n’a pas d’héritier mâle et que ce n’est pas bon pour la quiétude du royaume. Le roi finit par se ranger à leur vue et décide de chercher une princesse et l’épouser. Ses valets parcourent les royaumes et ramènent des portraits de princesse. Manque de bol, elles sont toutes pas belles, voire moches. Un ministre lui propose un dernier portrait. Le roi flashe dessus et lui demande qui est-ce. « Votre fille » lui répond-il. Il faut dire que depuis la mort de la reine, le roi refusait de voir sa fille, mais comme je ne l’avais pas précisé, vous ne pouviez pas le savoir. Ceci dit, il aurait quand même pu la reconnaître. Jean Marais n’est pas très physionomiste. Il tombe amoureux de sa fille et désire l’épouser. Il le lui fait savoir. La princesse aime le roi son père, mais elle ne veut pas de ces amours coupables. Elle lui demande un délai pour répondre. Il le lui accorde. La princesse va voir sa marraine, la fée (c’est un conte, il y a des fées) et lui expose son tourment. Comme c’est une fée, elle est déjà au courant. Elle lui rappelle, dans une chanson (ma préférée du film) qu’il est impossible qu’une fille épouse son papa. La princesse est d’accord, pourtant le trouble est dans son cœur, elle aime beaucoup le roi. Ceci dit, elle se range à l’avis de sa marraine. Celle-ci met au point un stratagème pour que la princesse échappe au mariage. Voilà. Ensuite, le film continue mais il m’a fait moins peur. Ce qui m’a dérangé, c’est cette histoire d’inceste. J’ai vraiment cru que le roi allait épouser sa fille. Ballot que je suis. J’avais oublié que c’était un conte et que dans les contes la morale est toujours sauve. Bon, sinon j’ai adoré tous les anachronismes, comme le roi lisant à sa fille des poèmes du futur, l’hélicoptère qui arrive à Chambord (il m’a bien semblé reconnaître Chambord) J’ai adoré l’humour qui rend le film léger. Je le recommande à tous ceux qui ne le connaissent pas (je ne sais pas s’il existe en DVD, mais il est téléchargeable, même si ce n’est pas bien de télécharger)

Pour clore la journée films, je mets « Bad Boys II » dans le lecteur. Le film est nul, et je n’ai pas clos en beauté. J’aurais mieux fait de m’en tenir à « Peau d’Ane ». Rien à dire dessus, c’est mauvais de bout en bout. Un petit film de rien du tout, avec les ingrédients habituels des films américains, poursuites en bagnole interminables, humour lourdingue, répliques pré mâchées. Mauvais.

Après, je n’avais plus envie de regarder de films, j’ai donc repris mon livre.

En fait, hier a existé. Différemment.

Les paroles de ma chanson préférée de Peau d'Ane :

Conseils de la Fée des Lilas

La situation mérite attention.
Mon enfant, on n'épouse jamais ses parents !
Vous aimez votre père, je comprends.
Quelles que soient vos raisons,
Quels que soient pour lui vos sentiments.
Mon enfant, on n'épouse pas plus sa maman.
On dit que traditionnellement,
Des questions de culture et de législature décidèrent en leurs temps,
Qu'on ne mariait pas les filles avec leur papa.

Un prince, une bergère peuvent bien s'accorder quelques fois
Mais une fille et son père c'est, ma foi,
Un échec assuré, une progéniture altérée.
Mon enfant, il vous faut oublier à présent,
Ces phantasmes démoralisants,
Et vous rencontrerez un charmant va-nu-pieds ou un prince mendiant.
Mais, de grâce, oubliez cet hymen insensé.

Mon enfant, la vie vous offrira ses présents,
Mais il vous faudra auparavant,
Vous conformer au plan que j'ai conçu pour vous savamment.
Mon enfant, ne craignez pas les égarements
Je vais vous éclairer brillamment,
Je vais vous protéger,
J'ai pour vous un chemin par mes soins tout tracé.
Mais, de grâce, écoutez, j'ai tout manigancé.

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Commentaires
E
je tenai a vous remercier car grace a vous j ai enfin cette belle chanson de peau d ane jadore cette histoire je la trouve vraiment grandiose et catherine deneuve est magnyfique dans cette belle histoire alors grand merci bonne continuation,Amusicalement Eve-Iris
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