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JAM
31 décembre 2004

Ton lit est une bulle autarcique

Ton lit est une bulle autarcique. Je reprends le titre, c'est un procédé courant dans les journaux ou les blogs (je cherche toujours la différence qu'il peut y avoir entre blog et journal) Ton lit est un monde clos, il se suffit à lui-même. On peut y dormir (ça arrive), on peut y lire, y manger, y fumer, y boire, y caresser, y lécher, y embrasser, y faire l'amour, y zeunt it ? Je tags un peu, histoire de. Il est moelleux et confortable, doté de deux appendices presque indispensables, appelés "table de nuit". Les appendices du lit servent à poser le livre que l' on est en train de lire et que soudainement on a envie de poser (il arrive aussi que le lit serve à cet usage) ils supportent les cendriers qui s'alourdissent peu à peu sous les mégots, les verres qui se vident peu à peu, avant de miraculeusement se remplir, il contient en son ventre les objets qui me permettraient d'être moins fourbe si j'avais la volonté de l'être (je l'ai et pourtant...) Ils sont la lumière de la bulle. La bulle est autarcique et pourtant, elle est ouverte sur le monde. Elle donne. Pas facile, mais possible, il est possible de la quitter, pour vaquer à des occupations extérieures, que l'autre, resté à l'abri, pourra suivre et apprécier à son gré, elle reçoit les sons de l'extérieurs. La musique, souvent, le bruit de la rue, parfois. Elle laisse passer. Elle laisse voir l'extérieur également. L'ordinateur, autre bulle, plus personnelle et elle aussi ouverte sur le monde, et au-delà, les fenêtres de l'immeuble en vis à vis, les toits, le ciel, les étoiles. Ton lit, je m'y perds avec délice. J'y suis bien. Je m'y enferme si tu es là, je m'y ouvre si tu l'as quitté. J'y reviens, sans cesse, avec un plaisir toujours renouvelé (un l ou deux ?)
Après cette belle envolée lyrique, je redescends sur terre.

C'est le dernier jour de l'année. Mon bilan aura montré combien l'année aura été belle (oui) Et pourtant, allez savoir pourquoi, je me fiche de savoir que c'est le dernier jour de l'année (là, c'est un peu hypocrite, autrement je n'aurais pas fait de bilan) Le fait est là pourtant. Je m'en fiche. Je suis bien, et je n'ai aucunement besoin de savoir si oui ou non demain sera une nouvelle année ou non. Elisabeth Tessier me taperait certainement sur le doigts d'être aussi désinvolte mais je m'en fiche. Rien à foutre de la soirée télé qui promet d'être belle (les chaînes se décarcassent pour rendre la fin de l'année belle, donc les programmes doivent être beaux - hum, efforts et résultats sont deux notions indépendantes, je retire ce que je viens d'écrire) Rien à foutre des commerçants qui vous souhaitent la bonne année, avec un sourire complice (et con comme je suis, je réponds, en faisant attention de rester dans le ton de la fête qui se prépare) Rien à foutre et pourtant, je ferai tout ce qu'il faut pour participer (envoi d'un maximum de sms à l'heure prévue - je vous l'avais dit, je suis un hypocrite de première) Si au moins l'année nouvelle servait d'effaceur, mais non. Demain, les dizaines de milliers de morts du raz-de-marée seront toujours morts (y compris les français), Les Israéliens et les Palestiniens continueront à se foutre sur la gueule, il y aura toujours des morts en Irak, ce sera toujours le bordel en Côte d'Ivoire et dans des dizaines d'autres pays, Bush sera toujours président des USA, Les Corses seront toujours Corses et racistes (on me dira que tous les Corses ne sont pas racistes et je vous répondrai que si, mais on s'en fout), Sarkozy rêvera toujours d'être président de la République, Ségolène Royal ne songera toujours pas à se présenter, on continuera à crever de la faim, du sida, des accidents de la route, de maladies, il y aura toujours des victimes des bombes anti-personnelles, Sellières continuera à prendre ses vessies pour des lanternes, Brigitte Bardot continuera toujours a distiller sa haine, Arthur sévira toujours à la télévision, les syndicats seront toujours aussi nuls, l'administration incompétente, les prix continueront de grimper, le moral des ménages à baisser, le cul de la crémière sera toujours aussi difficile à gagner, le gros lot de loto sera toujours réservé aux autres, les émissions de télé-réalité ne seront pas un mauvais rêve, eurotunnel et eurodisney continueront à ruiner les petits actionnaires, et j'en passe. Bon alors, ça sert à quoi une nouvelle année ? A faire un bon repas du trente et un, ce n'est pas négligeable, c'est vrai. A inaugurer les nouveaux calendriers des pompiers, du facteur, des éboueurs, tous aussi laids les uns que les autres, ouais ! J'ai bien envie de continuer 2004, sans passer par 2005, pour ce que ça changera.

N'empêche que malgré ça, je suis heureux. Mais je n'ai pas besoin du passage vers une nouvelle année pour m'en rendre compte.
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Commentaires
M
Pourquoi donc ?
L
Je cherchais l'arlésienne, et je vous rencontre.<br /> <br /> C'est drôle.
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